Vendredi midi sur le marché des changes, la monnaie unique européenne corrigeait modestement contre la plupart de ses grandes contreparties, dont le dollar (- 0,23% à 1,1286), le yen (- 0,33% à 129,96), tout en restant quasi-stable contre le franc suisse (- 0,07% à 1,0995). Sur la semaine, la principale devise du Vieux Continent a cependant pris à cette heure plus de 1% face à sa contrepartie américaine. Depuis le début de l'année, sa reprise frôle même les 4%.

En effet, la divergence des politiques monétaires de la BCE et de la Fed, qui voilà quelques mois était considérée comme croissante, est moins d'actualité. Certes, la BCE pourrait toujours, selon les promesses (pourtant déçus en décembre) de son président Mario Draghi, se faire plus accommodante encore lors de sa réunion du 10 mars. Et ce alors que ses taux directeurs ont été abaissés au plus près, sinon au-dessous de zéro et qu'un QE de 60 milliards d'euros mensuels est en cours.

Mais du côté de la Fed, qui mi-décembre a relevé ses taux directeurs pour la première fois depuis mi 2006, le ton a changé : plusieurs statistiques défavorables, comme la croissance du PIB au 4e trimestre et les créations de postes en janvier, jettent un doute sur la conjoncture. Et donc sur les futurs relèvements de taux à venir, par exemple lors du prochain FOMC des 15 et 16 mars. Cette semaine devant le Congrès, Janet Yellen a jugé peu probable que la Fed abaisse de nouveau ses taux, tout en reconnaissant que la conjoncture avait ralenti. Ce qui a été interprété comme l'éventuel précurseur d'un moins grand nombre de relèvements de taux que prévu cette année.

D'ailleurs, les taux longs américains dégringolent : grimpé à 2,30% à la fin du mois de décembre, le rendement du T-Bond américain à dix ans est retombé à cette heure à 1,67%. Même si le rendement du Bund allemand est passé dans l'intervalle de 0,63% à 0,22%, l'attrait relatif du dollar s'en trouve diminué.

Ce matin sur l'agenda statistique, on a appris que le PIB a augmenté de 0,3% au quatrième trimestre 2015, à la fois en Allemagne, dans la zone euro et dans l'ensemble de l'Union européenne, selon des estimations préliminaires. Ce chiffre était conforme aux attentes.

Tout à l'heure aux Etats-Unis, les cambistes guetteront les ventes de détail et des prix à l'importation américains pour le mois de janvier, puis des stocks des entreprises en décembre; et enfin l'indice de confiance du consommateur calculé par l'université du Michigan.

EG



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