Mardi midi sur le marché des changes, la pesanteur était toujours de mise pour la monnaie unique européenne, désormais bien loin des 1,12 dollar l'euro qu'elle tenait encore au début du mois. A cette heure, la principale devise du Vieux Continent grappillait bien modestement 0,06% à 1,0880 dollar, peinant toujours à se remettre de la chute de ces derniers jours.

Neutre face au sterling et au franc suisse, l'euro se reprend à l'inverse de 0,36% à 113,74 yens.

Selon l'indicateur FedWatch mis à disposition par le CME, la probabilité implicite que la banque centrale américaine relève ses taux le 14 décembre prochain frôle maintenant les 74%, contre 69,5% la veille.

D'ailleurs, à en croire les analystes de Capital Economics, “le dollar américain est bien parti pour progresser de nouveau”. Leur argumentation : dans les pays industrialisés, la croissance reste molle, celle des Etats-Unis étant relativement meilleure. Face à la faiblesse de la conjoncture et de l'inflation, la Banque centrale européenne et la Banque du Japon devraient encore assouplir leurs politiques quand la Fed, elle, durcira la sienne : en effet, l'économie américaine fait figure d'exception. Elle est proche du plein emploi et l'inflation locale devrait repartir dans le sillage des prix du pétrole. Dans ce contexte, le billet vert en tirerait le meilleur parti.

Comme la grande majorité des acteurs de marché, Capital Economics table sur un relèvement de ses taux courts par la Fed à 0,50-0,75% en décembre prochain. Le mouvement se poursuivrait ensuite et d'ici fin 2017, les taux seraient portés entre 1,25 et 1,50%, anticipent-ils.

Chez Aurel BGC cependant, on se veut plus mesuré. Revenant sur les indices PMI Markit publiés hier, les analystes du bureau d'études saluent, dans l'ensemble des pays industrialisés et notamment en Europe, “une accélération de l'activité, avec un indicateur au plus haut depuis neuf mois en Euroland, mais aussi une demande toujours dynamique, avec des commandes toujours plus dynamiques et des 'carnets de commandes' qui se remplissent, malgré un rythme de 'production' plus soutenu.”

Et Aurel BGC d'ajouter que “les indicateurs de prix laissent supposer que l'augmentation attendue de l'inflation dans les économies développées pourrait rapidement dépasser le seul impact de la dissipation de la contribution négative des indices de prix des produits énergétiques. Attention à ce que les banques centrales n'apparaissent pas en retard sur une accélération plus brutale de l'inflation, des deux côtés de l'Atlantique”.

En outre, on a appris ce matin que le climat des affaires s'est légèrement amélioré en Allemagne au mois d'octobre : l'indice Ifo s'établit à 110,5 contre 109,5 en septembre, et dépasse les attentes des économistes.

Tout à l'heure sur l'agenda statistique américain, les cambistes guetteront notamment l'indice de confiance du consommateur du Conference Board pour le mois en cours, attendu en repli à 101, après 104,1 précédemment.

EG


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