Mercredi midi sur le marché des changes, la monnaie unique européenne s'éloignait un peu plus de la barre de 1,06 dollar qu'elle tentait de tenir hier. A cette heure, l'euro recule encore de 0,36% à 1,0537 dollar, mais prend à l'inverse 0,47% contre le yen, à 119,89. Rien à signaler en revanche face au sterling comme au franc suisse.

Le discours prononcé hier par Donald Trump devant les deux chambres du parlement américain, le premier du genre, est souvent jugé plus “présidentiel” que les multiples déclarations antérieures. Le patron de la Maison blanche a notamment confirmé son projet de réduire les impôts pesant sur les sociétés et les classes moyennes, de lancer un plan dédié aux infrastructures de 1.000 milliards de dollars, sans oublier des mesures protectionnistes et l'augmentation du budget militaire.

Chez Aurel BGC, on retient surtout que le budget consacré aux infrastructures, des mesures qui devraient relever les salaires aux Etats-Unis mais dénotant d'un protectionnisme modéré, l'augmentation des dépenses militaires et le remplacement de l'Obamacare. Quoi qu'il en soit, rares sont les éléments nouveaux, et le calendrier selon lequel ces décisions seront mises en place se fait toujours attendre.

Incisif, Saxo Banque estime qu'hier, l'essentiel était ailleurs : selon les analystes, “l'information cruciale qui pourrait changer la donne pour les marchés financiers dans les prochaines semaines” provenait hier de la Réserve fédérale. Patron de la Fed de San Francisco, John Williams a déclaré qu'un “tour de vis” dès la réunion du FOMC des 14 et 15 mars, qui se terminera par une conférence de presse de Janet Yellen, “était sur la table”. Société Générale rappelle cependant que M. Williams ne vote pas pour l'instant lors du FOMC.

Saxo Banque ajoute que “la probabilité de durcissement monétaire d'ici quinze jours a grimpé à 50% contre environ 30% au début du mois de février (...). Si ce scénario venait à être confirmé, ce serait un événement de marché majeur puisqu'il est, pour l'instant, encore mal 'pricé' par les opérateurs, notamment au niveau du dollar américain”. Bref, la Fed pourrait bien augmenter ses taux trois fois cette année, et non pas deux comme souvent anticipé.

Autre facteur négatif pour l'euro : selon un sondage réalisé par l'institut allemand Sentix, un investisseur sur quatre redoute qu'un pays ne quitte l'Eurozone dans les 12 mois qui viennent, ce qui comprend d'abord la Grèce et l'Italie, mais la France arrive ensuite. En janvier, ce taux dépassait de peu les 20%, soit un ratio d'un peu plus d'un sur cinq.

Cependant, les cambistes ont appris ce matin que la croissance du secteur manufacturier de la zone euro avait accéléré de nouveau en février : se redressant de 55,2 en janvier à 55,4, l'indice PMI final Markit atteint son plus haut niveau depuis avril 2011. 'Le degré de confiance des fabricants a atteint, ces deux derniers mois, des niveaux supérieurs à ceux enregistrés depuis le début de la crise de la dette dans la zone euro', souligne Chris Williamson, économiste principal d'IHS Markit.

Au Royaume-Uni en revanche, l'indice PMI manufacturier de février est ressorti en repli à 54,6, contre 55,7 le mois précédent (chiffre d'ailleurs révisé de 55,9 en estimation initiale).

A suivre sur l'agenda américain de l'après-midi : les revenus et dépenses des ménages pour janvier, les indices PMI et ISM manufacturiers, puis dans la soirée le “Livre beige” (recueil conjoncturel) de la Fed.

EG


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