Les marchés de devises se remettaient, vendredi midi, des émotions causés ces dix derniers jours par les annonces de trois grandes banques centrales. A cette heure à Paris, la monnaie unique européenne conservait l'avance de ces derniers jours en grappillant 0,04% à 1,1215 dollar et suivant une tendance similaire face au yen (+ 0,10% à 113,09). Elle gagnait enfin 0,24% contre le franc suisse à 1,0885, et 0,72% contre le sterling, à 0,8636 livre l'euro.

Voilà dix jours, la BCE laissait inchangée sa politique monétaire, tout en ajoutant que l'extension de son QE au-delà du terme prévisionnel actuel (mars 2017) n'avait pas fait l'objet de discussions. Alors que nombre de cambistes pariaient sur une évocation plus “constructive” de ce sujet, puisque la conjoncture européenne, sans faiblir, reste peu enthousiasmante.

Cette semaine, la Banque du Japon, sans doute la plus active du point de vue non conventionnel avec son “quantitative and qualitative easing” (QQE), a amendé sa politique en visant désormais à ramener le rendement des obligations d'Etat japonaises, qui tendait à virer au rouge, vers 0%. Certains intervenants ont estimé qu'il s'agissait d'une mesure destinée à épargner les banques, dont les taux (courts et longs) vers 0% n'arrangent pas du tout les affaires. D'autres supputent qu'ainsi, la BoJ montre que sa politique atteint ses limites, voire qu'elle annonce, à terme, une réduction de voilure du QQE dont les effets économiques sont contestés.

Mercredi soir, la Réserve fédérale américaine a annoncé, comme attendu, qu'elle ne changeait pas son principal taux directeur, relevé fin 2015 de 0-0,25% à 0,25-0,50%. Elle a aussi adopté un ton plus “faucon” pour la fin de l'année, ce qui laisse entrevoir, selon le consensus, un nouveau tour de vis le 14 décembre. Mais un seul seulement alors que fin août, nombreux étaient les cambistes à redouter deux, sinon trois resserrements en 2016. De plus, le nombre de hausses de taux anticipées en 2017 a également revu à la baisse. La Fed, qui anticipe 1,8% de croissance du PIB américain cette année, n'attend que 2% en 2017 et 2018.

D'ailleurs, le rendement de l'obligation d'Etat fédérale à dix ans, qui a culminé le 13 septembre vers 1,73%, est retombé et s'affiche pour l'heure sous 1,61%. Ce qui explique que malgré un discours de la Fed moins accommodant, le dollar ait été malmené et que les actions aient grimpé.

Au final, concluent les cambistes de Société Générale, 'ni la Banque du Japon, ni le comité de politique monétaire de la Fed n'ont annoncé de nouveautés significatives cette semaine'.

EG


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