BERLIN, 5 décembre (Reuters) - Le ministre allemand des Transports s'est dit hostile mercredi à un alourdissement de la taxe sur le diesel pour encourager le passage à des véhicules plus propres et a invité les constructeurs à redoubler d'efforts pour amener les automobilistes à franchir le pas.

Le gouvernement allemand s'est engagé à réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre dans les transports, sans préciser comment atteindre cet objectif.

"Je m'oppose aux taxes et aux charges supplémentaires", a déclaré à Reuters Andreas Scheuer, issu de l'Union chrétienne sociale (CSU), alliée bavaroise de l'Union chrétienne démocrate (CDU) d'Angela Merkel.

Svenja Schulze, sa collègue de l'Environnement qui est membre du Parti social démocrate (SPD), s'est prononcée, elle, pour l'adoption d'une taxe carbone.

Depuis que Volkswagen a reconnu en 2015 avoir manipulé des tests antipollution, les voitures diesel font l'objet d'une attention accrue en raison de leurs émissions de dioxyde d'azote (NO2), jugées responsables de maladies respiratoires. Le scandale a entaché la réputation de l'ensemble de l'industrie automobile allemande.

La justice de Rhénanie-du-Nord-Westphalie a par ailleurs ordonné début novembre aux municipalités de Cologne et de Bonn d'interdire la circulation des véhicules diesel anciens à partir d'avril 2019 dans certains secteurs des deux villes.

Les constructeurs allemands se sont dits prêts le mois dernier à offrir jusqu'à 3.000 euros, via diverses mesures, notamment une prime à la reprise, pour contribuer à la lutte contre la pollution.

"Les fabricants doivent passer aux actes. J'espère que la pression sur le marché conduira à des améliorations pour les propriétaires de diesel (...) Le gouvernement ne peut pas l'imposer, mais il est clair que les fabricants allemands auraient tout intérêt à retrouver la confiance du marché intérieur", a ajouté Andreas Scheuer. (Markus Wacket et Andrea Shalal, Jean-Philippe Lefief pour le service français)