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NEW YORK, 18 mai (Reuters) - Direct TV, premier opérateur des Etats-Unis dans la télévision par satellite, a annoncé dimanche soir qu'il acceptait l'offre de rachat d'un montant de 48,5 milliards de dollars faite par le géant américain des télécoms AT&T.

Le montant global de la transaction s'établit à 67,1 milliards de dollars en tenant compte de la dette nette de Direct TV dont les actions sont acquises au prix de 95 dollars l'unité.

Chaque action de Direct TV est estimée à 28,5 dollars en liquidités et à 66,5 dollars en action de AT&T.

AT&T a planché ces dernières années sur une série d'acquisitions, sans succès. En 2011, son offre sur T-Mobile USA n'a pas abouti et la presse a ensuite évoqué un possible raid sur Vodafone, devenu moins envisageable toutefois depuis que Comcast a bouleversé le paysage télévisuel avec son OPA de 45 milliards de dollars sur Time Warner Cable.

Le rapprochement avec DirecTV, la deuxième fusion majeure dans le paysage audiovisuel américain cette année, va augmenter la portée d'AT&T et lui permettra de proposer de nouveaux services, tout en lui ouvrant l'accès au cash flow de DirecTV.

"REDESSINER L'INDUSTRIE DU LOISIR VIDEO"

Pour obtenir plus facilement l'accord des autorités de régulation, AT&T va céder ses parts - environ 8% - d'America Movil, l'entreprise de télécommunications fondée par le Mexicain Carlos Slim.

Direct TV compte quelques 18 millions de clients en Amérique latine, qui s'ajoutent à ses 20 millions d'abonnés sur le sol américain.

AT&T dit s'attendre à réaliser grâce à la reprise de Direct TV des économies d'1,6 milliards par an trois ans après le bouclage de l'opération.

"C'est une occasion unique qui va redessiner l'industrie du loisir video et créer une entreprise capable d'offrir aux consommateurs du contenu sur des écrans multiples, appareils téléphoniques, télévisions, ordinateurs portables, voitures et même avions", s'est félicité dans un communiqué le directeur général d'AT&T, Randall Stephenson.

"Parallèlement, cela crée de la valeur à court et long-terme pour nos actionnaires", a-t-il ajouté.

Pour autant, certains analystes et investisseurs se demandent pourquoi AT&T, déjà confronté à un ralentissement de sa croissance, souhaite s'offrir Direct TV alors que les abonnements à la télévision satellite ne sont pas florissants.

Les services de télévision par internet pourraient d'ailleurs accélérer le ralentissement de la télévision par satellite dans les années à venir. (Pierre Sérisier, Simon Carraud et Véronique Tison pour le service français)