MANILLE, 1er mai (Reuters) - Des islamistes philippins ont relâché dimanche dix otages indonésiens qu'ils retenaient depuis un mois, dans la même région du sud des Philippines où un otage canadien a été exécuté lundi dernier.

Le chef de la police de l'île de Jolo a déclaré que les otages, qui constituaient l'équipage d'un remorqueur taïwanais intercepté par les rebelles d'Abu Sayyaf, ont été déposés au domicile du gouverneur local vers 05h00 GMT puis transférés sur une base militaire. "Ils sont fatigués mais très heureux", a dit le commissaire Junpikar Sitin.

Rien n'a été dit sur l'éventuel versement d'une rançon. Le gouvernement philippin communique rarement à ce sujet même s'il est généralement admis que les otages sont toujours libérés en échange d'une somme d'argent.

On ignore ce qu'il est advenu de quatre autres otages indonésiens détenus par un autre groupe affilié à Abu Sayyaf.

Au total, la milice islamiste du sud des Philippines, qui aurait amassé des dizaines de millions de dollars dans le commerce des enlèvements, détient 13 personnes, si l'on ajoute quatre marins malaisiens et des ressortissants japonais, néerlandais, canadien, norvégien et philippin.

Le Canadien John Ridsdel, un ex-cadre de l'industrie minière âgé de 68 ans, a été exécuté lundi par le groupe islamiste, qui l'avait capturé avec trois autres personnes l'année dernière. Sa tête a été retrouvée dans un sac quelques heures après l'expiration d'un ultimatum pour le versement d'une rançon.

Abu Sayyaf est solidement implanté sur l'île de Jolo et l'armée, qui a déployé 2.500 soldats contre le groupe, ne parvient pas à le chasser de la région.

Grâce aux rançons, la milice a investi dans de puissants hors-bords, des armes et des équipements modernes de communication. (Manuel Mogato; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)