(Actualisé avec déclarations de Peter Marki-Zay, paragraphes 7 à 9)

par Sandor Peto

BUDAPEST, 21 avril (Reuters) - Des dizaines de milliers de Hongrois ont manifesté samedi dans les rues de Budapest contre le contrôle exercé par le gouvernement sur les médias, contrôle qui, selon eux, a aidé le Premier ministre, Viktor Orban, à remporter une très large victoire aux élections législatives du 8 avril.

Il s'agit de la deuxième grande manifestation contre Viktor Orban depuis sa réélection à un troisième mandat consécutif.

Les manifestants ont exhorté les partis de l'opposition, divisés, à unir leurs forces face au Fidesz, le parti de la droite nationaliste d'Orban, qui a remporté les deux tiers des sièges au parlement le 8 avril.

Les organisateurs de la manifestation avaient estimé sur Facebook, avant le début du rassemblement, que les médias publics hongrois étaient devenus la "machine de propagande d'Orban".

"Notre objectif essentiel est d'en finir avec le contrôle du Fidesz sur les médias publics(...), mais les partis de l'opposition ont aussi un rôle à jouer, car ils sont eux aussi responsables de la situation dans laquelle nous nous trouvons", ont-ils ajouté.

Les manifestants se sont massés devant le parlement, sur les bords du Danube, en agitant des drapeaux hongrois mais aussi des drapeaux européens. Au même endroit, le 14 avril, des dizaines de milliers de personnes s'étaient déjà rassemblées pour protester contre ce qu'elles estiment être un système électoral inique.

Peter Marki-Zay, qui a battu le candidat Fidesz lors d'une élection municipale partielle en février, a exhorté samedi les partis d'opposition, de droite comme de gauche, à s'allier et à mettre de côté leurs dissensions.

"L'histoire a montré qu'aucun régime d'oppression ne dure éternellement", a-t-il dit. "Nous allons lutter(...)contre la domination sur les médias et contre les usines à mensonges".

"C'est la peur qui permet à ce système de tenir, et si demain les gens n'ont plus peur, ce système s'effondrera!", a-t-il continué.

"Viktor, rendez-nous la démocratie!", ou "Nous voulons la liberté de la presse!" et "Changement de régime", pouvait-on lire sur les banderoles des manifestants, qui ont pris la direction d'un des ponts sur le Danube.

"La journée d'aujourd'hui marque le début d'un processus(...). Au gouvernement, je suis certain que les formations de l'opposition ne parviendraient pas à coopérer. Dans l'opposition, je pense qu'il y a plus de chances", déclarait un jeune manifestant de 21 ans, Adam Farkas, qui a voté le 8 avril pour le parti d'opposition nationaliste Jobbik. (avec Krisztina Than; Eric Faye pour le service français)