Alexandre Garabedian,

L'Agefi

PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'échec de l'administration Trump à révoquer l'Obamacare n'augure rien de bon pour la réforme fiscale et le programme d'investissement promus par le président américain.

Dans les négociations qui s'annoncent avec le Congrès, la Maison-Blanche vient de perdre une source d'économies qui aurait pu réduire la facture globale d'un plan de relance. Or, toute une frange du Grand Old Party veille à ce que chaque dollar dépensé soit compensé par des économies équivalentes. "Les républicains conservateurs voudront s'assurer que le package est à peu près neutre en termes budgétaires, tandis que tout accord bipartisan verrait sûrement l'équipe Trump faire des concessions sur des concepts tels que la 'border tax'", la TVA sur les biens importés, soulignent les économistes d'ING.

L'American Health Care Act, la proposition de loi des républicains à la Chambre qui devait remplacer l'Obamacare, était censée procurer 337 milliards de dollars d'économies nettes sur une période de dix ans, selon les estimations du Congressional Budget Office. Ce sera autant de marges de manoeuvre en moins pour des réductions d'impôt.

"Cela renforce l'importance de mesures telles que la 'border tax' comme source de revenus. Sachant que celle-ci a déjà du mal à trouver des soutiens chez certains parlementaires, il ne serait pas surprenant de voir une nouvelle révision à la baisse des attentes en matière de réforme fiscale globale, sur la base des développements de la semaine dernière", souligne Todd Elmer, patron de la stratégie change sur le G10 pour Citigroup.

La réaction mitigée des marchés actions - le S&P 500 reste en hausse de près de 9% depuis la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle - montre que les investisseurs parient toujours sur des baisses d'impôt. Le président avait promis d'abaisser de 20 points le taux d'impôt sur les sociétés, à 15%, tandis que le plan de la Chambre des représentants vise un taux de 20%. "

Certains analystes espèrent que l'impôt sur les bénéfices des entreprises sera ramené entre 25 et 30% dès cette année", notent les économistes d'Aurel BGC. "Les investisseurs vendent peut-être une partie des 'promesses' des M. Trump mais pas l'économie américaine", poursuit le courtier.

-Alexandre Garabedian, L'Agefi. ed: ECH

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