BERLIN, 25 octobre (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) est consciente du coût croissant de sa politique ultra-accommodante pour le secteur financier et elle préférerait ne pas avoir à maintenir trop longtemps des taux d'intérêt négatifs, a déclaré mardi son président, Mario Draghi.

Dans un discours à Berlin, il a défendu la politique de taux bas et d'achats d'obligations sur les marchés contre les accusations selon lesquelles elle creuse les inégalités et profite davantage aux économies les plus faibles.

Mais il a pris acte de l'inquiétude des banques quant à l'impact des taux bas sur leurs bénéfices.

"Nous préférerions certainement ne pas avoir à maintenir les taux d'intérêt à des taux aussi bas pendant une période excessivement longue car les effets secondaires indésirables pourraient s'accumuler au fil du temps", a-t-il dit lors d'un colloque à Berlin.

Il a profité de l'occasion pour répondre aux critiques - allemandes, notamment - selon lesquelles la politique monétaire de la BCE pénalise les petits épargnants.

"Il est indéniable que certains épargnants pourraient souffrir d'une période temporaire de taux d'intérêt bas, notamment s'ils dépendent des revenus de l'épargne et s'ils ne peuvent pas répondre en partie à leurs besoins de consommation par le biais du crédit", a-t-il dit. "Mais quels que soient les actifs financiers que détiennent les épargnants, l'analyse finale montre que leur rendement dépend toujours du taux de croissance de l'économie." (Paul Carrel et Joseph Nasr; Marc Angrand pour le service français, édité par Juliette Rouillon)