Les tensions commerciales perturbent également les marchés avec la crainte de voir les Etats-Unis imposer de nouveaux droits de douane à l'Union européenne.

Les contrats à termes signalent une ouverture des indices de référence de la Bourse de New York en baisse de 0,4% à 0,6%.

À Paris, le CAC 40 perd 0,77% à 5.611,98 points vers 11h00 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,61% et à Londres, le FTSE recule de 0,23%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 0,37%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,69% et le Stoxx 600 0,46%.

L'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, pourrait avoir besoin de "plusieurs mois" pour retrouver ses volumes normaux de production, a-t-on appris lundi auprès de deux sources proches du géant Aramco, dont des installations ont été visées samedi par des attaques de drones revendiquées par le mouvement yéménite houthi.

La perte de production est estimée à 5,7 millions de barils par jour, soit environ 5% de la consommation mondiale.

Aux Etats-Unis, le président Donald Trump a autorisé le recours aux réserves stratégiques.

En Chine, la production industrielle a vu sa croissance tomber à 4,4% sur un an en août, le chiffre le plus faible depuis février 2002, après +4,8% en juillet et alors que les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une progression de 5,2%.

Les ventes au détail, en hausse de 7,5% sur un an, et l'investissement en actifs fixes, en croissance de 5,5% sur les huit premiers mois de l'année, sont eux aussi ressortis inférieurs aux attentes.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, Airbus (-4,18%) et d'autres importants exportateurs français reculent en Bourse face à la perspective d'un nouvel épisode de tension commerciale entre l'Union européenne et les Etats-Unis dans le feuilleton des aides publiques au secteur aéronautique.

L'Organisation mondiale du commerce (OMC) a approuvé une demande américaine visant à imposer de nouveaux droits de douane à des produits européens dans ce dossier, ce qui pourrait conduire à des représailles de l'UE, a-t-on appris de deux sources proches du dossier.

Le renchérissement du pétrole pénalise, entre autres, le secteur du transport aérien et du tourisme car il pourrait, s'il se prolonge, se traduire par une dégradation de l'activité et de la rentabilité.

L'indice Stoxx du secteur cède 0,71% et parmi ses grands acteurs, Air France-KLM perd 4,60% et Lufthansa 3,04%.

Le secteur du luxe, très sensible à la thématique commerciale, est également en première ligne avec notamment, à Paris, un repli de 4,10% pour LVMH.

A la hausse, les pétrolières profitent de l'envolée des cours du brut: l'indice Stoxx du pétrole et du gaz prend 2,66%, Total 2,36%, TechnipFMC 4,66%, BP 4,16% et Royal Dutch Shell 2,52%.

PÉTROLE

Le Brent prend 8,59% à 65,32 dollars après avoir gagné jusqu'à 19,5%, sa plus forte hausse en pourcentage en séance depuis le 14 janvier 1991, pendant la guerre du Golfe.

Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a quant lui vu son cours s'envoler de jusqu'à 15,5% et affiche encore un gain de 8,13% à 59,31 dollars.

TAUX

Le repli sur les valeurs jugées les moins risquées se traduit par une baisse du rendement du Bund à dix ans, référence pour la zone euro, à -0,473% (-2 points de base).

Le recul est plus net sur le rendement des Treasuries à 10 ans, qui perd 6,5 points de base à 1,834%, après avoir atteint vendredi un pic de six semaines à 1,903%.

CHANGES

Le dollar progresse légèrement face à un panier de devises de référence (+0,06%) mais perd 0,3% face au yen, qui joue son rôle de valeur refuge. L'euro cède 0,2% à 1,1047, affecté en outre par la perspective de nouvelles barrières douanières américaines contre des produits européens.

MÉTAUX

L'or profite logiquement de son statut de valeur refuge et prend 1% à 1.503,68 dollars l'once.

(Édité par Marc Angrand)

par Patrick Vignal