En revanche, ce que peu de personnes savent, c’est que le membre du directoire de la BCE a pris la parole la veille au soir lors d’une conférence, à huis clos, à Londres. Lors de son allocution, il a fait part des intentions de l’institution européenne quant au nouvel agencement du calendrier de rachats d’actifs. Il a notamment dit : « Les volumes d’achats plus élevés (que la moyenne) qui pourront être observés dans les semaines à venir n’auront aucun lien avec la récente volatilité des marchés». Il est important de préciser que le parquet des invités se composait notamment de banquiers centraux, de gérant de Hedge funds et d’asset managers. L’économiste a également ajouté que « si besoin était, l’accélération des rachats pourrait reprendre en septembre ».
Les mouvements de marché de mardi matin montrent de manière évidente que les (autres) intervenants n’avaient clairement pas anticipé et intégré une telle information dans les cours des actifs.
 
L’intention de la BCE était, selon ses dires, de communiquer l’information pendant la prise de parole de son membre, mais un problème de procédure l’aurait empêché de le faire avant mardi matin.
Néanmoins, il faut souligner que cette réunion se déroulait sous la règle de Chatham House. Cette dernière implique que les informations divulguées peuvent être librement utilisé par les participants mais que les noms de ces derniers doivent rester anonymes, tout comme leur affiliation. Ainsi l’information aurait pu rester secrète encore quelques temps. …On imagine facilement que les adeptes des délits d’initié sont friands de cette règle.
Cette pratique est très étonnante de la part d’une institution supranationale telle que la BCE. Pour information, la Fed mène actuellement une enquête à propos d’une éventuelle fuite, concernant la politique monétaire, en amont d’une de ses réunion datant de 2012.


Le premier mouvement correspond au discours, le second à la diffusion de l'information dans les médias le lendemain matin.