DUBLIN, 21 août (Reuters) - L'Irlande a effectué des tests sur le corps d'une personne décédée après un séjour dans une région d'Afrique de l'Ouest, recherchant d'éventuelles traces du virus Ebola, a annoncé jeudi la direction générale des services de santé d'Irlande (HSE).

"Le département de santé publique a été informé aujourd'hui que le corps d'une personne qui avait récemment voyagé dans l'une des régions d'Afrique frappées par l'épidémie de fièvre Ebola avait été retrouvé ce matin", a déclaré le HSE dans un communiqué.

"Des prélèvements de sang ont été envoyés au laboratoire pour effectuer des tests et confirmer ou non que la personne avait contracté le virus Ebola", a précisé la direction des services de santé.

Les résultats sont attendus dans la soirée de vendredi et le risque de contamination est considéré comme étant extrêmement bas, selon le communiqué.

Aucune information n'a été révélée sur la personne décédée, qui repose dans la morgue de Donegal, dans le nord de l'Irlande.

On dénombre 1.350 morts sur les 2.473 personnes infectées et recensées dans les quatre pays d'Afrique de l'Ouest touchés par l'épidémie - Guinée, Liberia, Nigeria et Sierra Leone - depuis que les premiers cas ont été identifiés en mars, selon un communiqué de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) publié mercredi.

RÉUNION À L'OMS DÉBUT SEPTEMBRE

L'agence de santé des Nations unies a par ailleurs annoncé jeudi la tenue d'une réunion d'experts les 4 et 5 septembre à Genève, durant laquelle seront discutées les possibilités de traitements pouvant permettre d'endiguer l'épidémie.

"La consultation a été convenue pour réunir des expertises sur les thérapies expérimentales et les vaccins les plus prometteurs et leur rôle dans le contrôle de l'épidémie", explique l'OMS dans un communiqué.

Une centaine de spécialistes de la recherche pharmaceutique, du traitement clinique et des questions éthiques et légales se réuniront au siège de l'organisation.

L'OMS a estimé fin juillet que l'utilisation de médicaments ou de vaccins non homologués comme moyens de traiter ou de prévenir l'épidémie était conforme à l'éthique médicale mais le nombre extrêmement faible de doses de médicaments expérimentaux disponibles a soulevé des problèmes éthiques.

Le sérum expérimental ZMapp, produit par le laboratoire Mapp Biopharmaceutical et qui n'avait jamais été testé sur l'homme avant d'être administré à deux Américains contaminés par le virus, a été distribué à six patients et les doses sont épuisées, a déclaré un porte-parole de l'OMS.

Le médecin et la missionnaire américains qui ont reçu le traitement, le Dr Kent Brantly et Nancy Writebol, se sont rétablis et ont été autorisés à quitter l'hôpital d'Atlanta, a-t-on appris jeudi. (Voir )

La propagation de l'épidémie, la plus meurtrière depuis la découverte du virus en 1976, a entraîné de nombreuses mesures de sécurité, des compagnies aériennes suspendant leurs vols à destination de la région touchée et de nombreux pays appelant leurs ressortissants à ne plus s'y rendre.

Par ailleurs, une épidémie de gastro-entérites hémorragiques a fait 70 morts en République démocratique du Congo, a annoncé jeudi l'OMS, un porte-parole de l'organisation ayant toutefois précisé à Reuters qu'il ne s'agissait pas de fièvres Ebola. (Padraic Halpin, Stephanie Nebehay à Genève, avec Emma Farge à Dakar; Agathe Machecourt pour le service français)