L'exécutif européen doit publier un examen approfondi de la situation économique de plusieurs pays présentant des "déséquilibres" ou des "déséquilibres excessifs", tels qu'un gros déficit budgétaire, une dette qui gonfle ou à l'inverse des excédents commerciaux trop copieux.

Les pays en question sont l'Allemagne, la Bulgarie, la Croatie, Chypre, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Irlande, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la Slovénie et la Suède.

La Commission européenne (CE) avait dit en novembre que le principal déséquilibre économique de la France était l'augmentation de sa dette publique dans un contexte de moindre croissance de la productivité et de faible compétitivité.

La France, dont l'élection présidentielle aura lieu en avril et en mai, verra sa dette atteindre 97% du Produit intérieur brut (PIB) en 2018 contre 96,7% prévus cette année, projetait la CE la semaine dernière.

La situation économique de la France s'est améliorée dans la mesure où les réformes passées commencent à produire leurs fruits mais c'est insuffisant, a dit le responsable européen, au fait des conclusions de l'exécutif européen.

La CE exhortera l'Allemagne, première économie d'Europe, à réduire son excédent des comptes courants, qui a atteint le pourcentage sans précédent de 8,7% du PIB en 2016 contre 8,5% en 2015, et à investir davantage pour alimenter la croissance dans le temps.

La CE avait prévu la semaine dernière que l'investissement en Allemagne, qui enregistre des excédents budgétaires depuis 2014, fléchirait à 2,1% du PIB cette année contre 2,5% en 2016.

L'Italie subit elle un gonflement de sa dette qui par ailleurs enfreint les règles communautaires. C'est le principal souci de ce pays, avait dit l'exécutif européen en novembre, avec un secteur bancaire éreinté par ses créances douteuses dans un contexte de faible croissance de la productivité.

La dette de l'Italie atteindrait 133,3% du PIB cette année après 132,8% en 2016, projetait la Commission la semaine dernière, alors que, suivant le droit communautaire, la dette est censée se réduire de 3,65 points.

La CE prendra des mesures disciplinaires contre l'Italie si celle-ci ne tient pas son engagement pris en février de réduire son déficit budgétaire structurel de 0,2% du PIB d'ici la fin avril, ont observé des hauts fonctionnaires européens.

L'Espagne, quatrième économie de la zone euro, ne présenterait pas de problèmes particuliers: son taux de chômage, élevé, tomberait à 17,7% cette année contre 19,6% l'an passé et à 16% en 2018.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par)

par Francesco Guarascio