Les marchés actions se caractériseront en 2018 par moins de rendement et plus de volatilité, selon Philippe Uzan, Directeur des gestions chez Edmond de Rothschild Asset Management. Pour autant, il préfère les actions aux obligations et, au sein des premières, il privilégie l’Europe. Le gérant trouve comme atouts au Vieux Continent une meilleure visibilité sur l’avancée du cycle et des valorisations en retrait par rapport à celles de Wall Street. Les bénéfices poursuivent par ailleurs leur croissance et le consensus anticipe une progression de 8 à 9% pour l’Europe cette année.

Philippe Uzan fait également remarquer que le cycle monétaire est lui aussi en retrait sur le cycle américain. La BCE a amorcé la fin de sa politique monétaire non-conventionnelle mais elle est encore loin d'amorcer son évolution vers la neutralité des conditions monétaires. Il fait enfin remarquer que le scepticisme demeure vivace sur le redressement de la zone euro après des années de crise.

Dans ce contexte, les valeurs domestiques, orientées vers le consommateur européen, sont à privilégier, à l'image des secteurs bancaire (BNP Paribas, ING, Intesa), automobile (Daimler), des télécoms (Iliad, Bouygues). Le gestionnaire d'actifs note par ailleurs que les medias (ProSieben) et la grande distribution (Casino, Carrefour) ont enregistré des performances mitigées en 2017 et offrent aujourd'hui un point d'entrée attractif.

Edmond de Rothschild AM s'attend également à ce que le cycle des opérations de fusions & acquisition reste soutenu. D'autant plus en France où l'Etat va céder des participations. "ADP est le dossier le plus brûlant", précise Philippe Uzan.

Alors qu'un regain de volatilité pourrait créer des opportunités, le Directeur des gestions estime que la gestion active passera à l'offensive et la sélectivité sera de mise. "C'est dans ces épisodes orageux sur les marchés que la qualité des indicateurs fondamentaux retrouvera tout son intérêt", explique-t-il. Le Directeur des gestions d'Edram conseille aux investisseurs de se montrer vigilants quant aux mouvements des taux d'intérêt qui influencent la valorisation de toutes les classes d'actifs, à un moment où les marchés sont chers.