LE CAIRE, 25 janvier (Reuters) - Les autorités égyptiennes ont renforcé les mesures de sécurité, dimanche, à l'occasion du quatrième anniversaire du déclenchement du soulèvement populaire qui avait précipité la chute du président Hosni Moubarak au début 2011.

Un journaliste de Reuters a entendu une explosion dans le quartier d'Alf Maskan, au Caire. Les responsables de la sécurité n'ont fait pour l'heure aucune déclaration à ce sujet.

Vingt-deux véhicules blindés de l'armée ont pris position au Caire au niveau de la place Tahrir, qui fut l'épicentre de la contestation contre le régime Moubarak. Les voies menant à la place ont été bouclées.

Les forces de sécurité se sont également déployées sur la place Rabaa, dans le nord-est de la capitale. C'est à cet endroit que les services de sécurité, intervenant pour mettre fin à un sit-in, avaient tué des centaines de partisans de Mohamed Morsi, en août 2013, un mois après le renversement de ce président issu des Frères musulmans.

Si les mesures de sécurité prises ont pratiquement porté un coup d'arrêt aux manifestations d'opposition, plusieurs rassemblements ont eu lieu cette semaine au Caire ainsi que dans la deuxième ville du pays, Alexandrie.

Une manifestante a été tuée par balles samedi à proximité de la place Tahrir, a-t-on déclaré de source proche des services de sécurité. L'an dernier, au cours de l'anniversaire du soulèvement, plusieurs dizaines de manifestants avaient été tués.

Dans une allocution télévisée samedi soir, le président égyptien, Abdel Fattah al Sissi a salué le désir de changement manifesté par les Egyptiens voici quatre ans, mais a appelé à la patience pour atteindre l'ensemble des "objectifs de la révolution".

Sissi fut à la tête des services de renseignement militaires sous Hosni Moubarak, et les ONG de défense des droits de l'homme l'accusent de rétablir l'autoritarisme de mise sous l'ancien "raïs".

(Ali Abdelaty et Malak Ghobrial; Eric Faye pour le service français)