LE CAIRE, 31 mai (Reuters) - Le président du syndicat des journalistes égyptiens et deux des membres de sa direction ont été renvoyés devant la justice lundi pour avoir hébergé des collègues recherchés, apprend-on de source judiciaire.

Amnesty International a appelé les autorités égyptiennes à laisser tomber les charges à l'encontre des journalistes.

Le procès de Yehia Kalach, Khaled al Balchi et Gamal Abdel Rahim commencera samedi au Caire, précise-t-on.

Ils sont accusé d'avoir hébergé des confrères recherchés par la justice et de propagation de fausses nouvelles au sujet d'une descente de la police le 2e mai dernier au siège du syndicat. Ces faits sont passibles de trois ans de prison, selon un expert judiciaire.

L'avocat des journalistes, Sayyed Abou Zeid, a déclaré à Reuters que ceux-ci niaient les faits qui leur sont reprochés.

L'opération de police du 2 mai visait à arrêter deux journalistes de l'opposition qui s'étaient réfugiés dans les locaux du syndicat pour ne pas être arrêtés.

Yehia Kalach et le syndicat ont condamné les arrestations de ces deux journalistes, Mahmoud El Sakka et Amr Badr, qui travaillent pour le site internet d'opposition Baouabet Yanayer.

Lors de la perquisition du 2 mai, le syndicat avait fait savoir qu'il s'agissait de la première perquisition dans ses locaux depuis sa création il y a 75 ans.

Le procès de samedi intervient dans un contexte de forte contestation du président égyptien Abd Fattah al Sissi.

Plusieurs milliers de manifestants ont appelé le 15 avril pour demander la "chute du régime", slogan qui avait été entendu lors du soulèvement de 2011 qui a mis fin à 30 ans de règne du président Hosni Moubarak.

Des manifestations moins importantes ont eu lieu par la suite. La police a procédé à cette occasion à de nombreuses arrestations.

(Mohamed Abdellah, Haitham Ahmed et Lin Noueihed; Danielle Rouquié pour le service français)