LE CAIRE, 26 mai (Reuters) - Un militant égyptien des droits de l'Homme a déclaré jeudi que les responsables des services de sécurité de l'aéroport du Caire lui avaient interdit d'embarquer dans un avion à destination de la Tunisie et l'avait prévenu qu'il n'avait désormais plus le droit de voyager à l'étranger.

Mohamed Zari, qui dirige l'Institut du Caire pour les études des droits de l'Homme, a précisé à Reuters qu'on lui avait dit que l'interdiction de voyage était liée à une enquête ouverte par les autorités égyptiennes contre des organisations non gouvernementales (ONG) qui reçoivent des fonds de l'étranger, notamment de l'Union européenne.

Plusieurs militants égyptiens en vue, comme Hossam Bahgat, directeur de l'Initiative égyptienne pour les droits personnels, qui défend notamment les minorités religieuses et sexuelles, et Gamal Eïd, fondateur du Réseau arabe pour l'information sur les droits de l'homme, ont déjà été interdits de voyage et on vu leurs avoirs gelés depuis le mois de mars dans le cadre de cette affaire.

Les services du procureur général du Caire, qui ont interdit toute publication d'informations sur les tenants juridiques du dossier, n'ont pas souhaité faire de commentaire.

Les militants de la société civile, pour la plupart vétérans de la défense des droits de l'Homme à l'époque d'Hosni Moubarak, disent être la cible d'une répression sans précédent dans l'histoire de l'Egypte moderne.

Mardi, un journaliste français, Rémy Pigaglio, correspondant du journal La Croix et de la radio RTL depuis deux ans au Caire, a été expulsé d'Egypte après avoir passé 30 heures en détention à l'aéroport du Caire, sans qu'aucun motif ne lui ai selon lui été donné.

(Ahmed Aboulenein; Tangi Salaün pour le service français) )