VARSOVIE, 21 octobre (Reuters) - Les Polonais votent dimanche lors d'élections municipales et régionales qui pourraient permettre au parti nationaliste au pouvoir, Droit et Justice (PiS), d'étendre son influence en vue des législatives prévues l'an prochain.

Le PiS est arrivé au pouvoir en 2015 en s'engageant d'accroître fortement les dépenses sociales et de défendre les valeurs traditionnelles dans la vie publique.

Malgré un contentieux avec Bruxelles et des accusations de basculement vers l'autoritarisme, le PiS a conservé une importe cote de popularité dans le pays.

Cependant le parti au pouvoir ne contrôle qu'une petite minorité des mairies et ne dispose de la majorité que dans une seule assemblée provinciale - sur les 16 que compte la Pologne.

Avant les élections légilstaives de 2019, le PiS entend gagner des sièges dans les différents provinces et, ainsi, disposer de davantage de fonds locaux. Cela lui offrirait en outre une plus grande influence dans les écoles et les théâtres, outils importants de sa politique conservatrice.

Selon les sondages, le parti eurosceptique est crédité de 33% à 37% des voix, tandis que le bloc d'opposition centriste formé par Nowoczesna et la Plateforme civique (PO) obtiendrait environ 24% des voix.

Dans la capitale Varsovie, le candidat centriste Rafal Trzaskowski est donné en tête du premier tour avec environ 41% des suffrages, puis vainqueur du second tour du 4 novembre devant le candidat du PiS, Patryk Javi.

Trzaskowski, pro-européen, a dit vouloir que sa ville natale demeure "ouverte, tolérante et européenne".

Un gain du PiS dans les grandes villes, traditionnellement des bastions centristes, confirmerait la montée du populisme en Pologne et inquièterait davantage Bruxelles à l'approche des élections européennes de mai prochain.

La Cour de justice de l'UE, saisie par la Commission européenne, a décidé dans une ordonnance rendue vendredi que la Pologne devait suspendre avec effet immédiat et rétroactif la mise en oeuvre d'une nouvelle loi contraignant des juges de la Cour suprême à partir en retraite anticipée. (Pawel Florkiewicz et Pawel Sobczak; Jean Terzian pour le service français)