ANKARA, 31 juillet (Reuters) - La Turquie s'apprête à fermer ses académies militaires et à placer son armée sous le contrôle du ministère de la Défense, a annoncé samedi le président Recep Tayyip Erdogan qui confirme sa volonté de mettre l'armée au pas après la tentative de coup d'Etat qui a ébranlé son pouvoir.

Cette reforme, qui ont être annoncée dimanche au Journal officiel, intervient après le limogeage de plus de 1.700 membres du personnel militaire pour leur rôle dans la tentative de coup d'Etat des 15 et 16 juillet.

Recep Tayyip Erdogan a déclaré la semaine dernière à Reuters que l'armée turque avait besoin de sang neuf. Parmi les soldats limogés, figurent près de 40% des généraux et amiraux du pays.

La Turquie impute la tentative de coup d'Etat au prédicateur Fethullah Gülen qui a fait 237 morts et plus de 2.100 blessés selon des chiffres communiqués par le président turc.

Plus de 60.000 militaires, magistrats, fonctionnaires et enseignants ont été arrêtés, limogés ou suspendus pour leurs liens supposés avec Fethullah qui réfute les accusations du pouvoir.

"Nos forces armées seront bien plus puissantes grâce aux décrets que nous préparons. Les commandants de nos forces armées rendront compte au ministre de la Défense", a déclaré Recep Tayyip Erdogan à la chaîne de télévision privée Haber.

"Les écoles militaires seront fermées. Nous allons créer une université nationale de la défense."

Recep Tayyip Erdogan a également annoncé qu'il souhaitait que les services de renseignement et le chef d'Etat major dépendent directement de la présidence, ce qui nécessitera au préalable une révision constitutionnelle et donc, l'accord de l'opposition.

Pour l'heure, les services de renseignement et le chef d'Etat major dépendent du Premier ministre. En les plaçant sous le contrôle de la présidence, Recep Tayyip Erdogan concrétisera son souhait d'étendre les prérogative du chef de l'Etat, un projet qu'il caresse depuis de longues années mais qu'il n'est toujours pas parvenu à mettre en oeuvre. (Yesim Dikmen,; Nicolas Delame pour le service français)