MADRID, 12 février (Reuters) - Le dirigeant du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), Pedro Sanchez, a une nouvelle fois exclu vendredi d'apporter son soutien pour un deuxième mandat au chef du gouvernement sortant, le conservateur Mariano Rajoy, ce qui aurait permis de sortir de l'impasse politique.

Les deux hommes ont eu un entretien d'une demi-heure, dans un climat tendu.

Selon les images de la télévision, Rajoy, numéro un du Parti populaire (PP), a apparemment refusé de serrer la main du dirigeant socialiste et les deux hommes ont évité de se regarder en face.

A l'issue de la rencontre, Pedro Sanchez a déclaré qu'il avait refusé la formation d'une "grande coalition" à l'allemande entre le PSOE et le PP.

"Les socialistes pensent que le PP est un parti très important dans la vie politique de l'Espagne", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

"Mais c'est un parti qui doit se régénérer et faire le ménage dans ses rangs, et cela ne pourra se faire que s'il n'est pas au gouvernement", a ajouté Sanchez, faisant référence aux affaires de corruption qui ont touché le parti de Rajoy.

Le dirigeant socialiste a dit espérer conclure un accord sur une coalition gouvernementale d'ici la fin du mois et pouvoir demander un vote de confiance au Parlement début mars.

En cas d'échec, d'autres dirigeants politiques auront encore deux mois pour tenter de former un gouvernement, faute de quoi de nouvelles élections législatives seront organisées.

Les élections du 20 décembre ont été remportées par le PP mais celui-ci a perdu sa majorité absolue. Rajoy n'ayant pu former un gouvernement de coalition, le roi Felipe VI a chargé Sanchez de tenter de le faire. (Angus Berwick avec Sarah White; Guy Kerivel pour le service français)