Madrid (awp/afp) - L'Espagne a enregistré au premier trimestre une progression de son produit intérieur brut (PIB) de 0,8% comparé au précédent, en dépit d'un blocage politique de près de huit mois, selon le bilan publié jeudi par l'Institut national de la statistique (Ine).

Ce taux de croissance est plus élevé que la première estimation de 0,7% publiée fin juillet.

Sur un an, le taux est de 3,2%, en recul par rapport aux 3,4% du trimestre antérieur, du fait d'"une moindre contribution de la demande intérieure", indique l'Ine dans un communiqué.

L'économie espagnole continue à croître plus vite que la moyenne de la zone euro (+0,3% au deuxième trimestre).

Selon divers analystes, elle progresse surtout grâce aux dépenses des ménages, à l'internationalisation de ses grandes entreprises et à la politique de la Banque centrale européenne qui offre des conditions de financement très favorables à l'Etat et aux entreprises.

La demande intérieure, en progression de 0,7% au deuxième trimestre, reste le principal moteur de la croissance même si elle est en recul, selon l'Ine. Sa contribution au PIB a été de 3 points, contre 3,8% au premier trimestre 2016, selon un communiqué. Quant à l'investissement, il a cru de 1,3% au deuxième trimestre.

Le pays a retrouvé la croissance en 2014 et son chômage, qui avait grimpé jusqu'à 27%, a été ramené à 20% au deuxième trimestre. Il s'agit du taux le plus bas depuis près de six ans mais toujours le pire résultat de l'UE derrière la Grèce.

Faute d'accord entre les partis, aucun nouveau gouvernement n'a pu être formé après les élections législatives de décembre 2015 et juin 2016. Le gouvernement sortant du conservateur Mariano Rajoy expédie seulement les affaires courantes.

M. Rajoy tentera le 31 août d'obtenir la confiance des députés pour être reconduit à la tête du gouvernement, sans aucune garantie de réussite. Cette incertitude semble cependant avoir eu un impact limité sur l'économie.

Madrid table sur une croissance de 2,9% en 2016 contre 2,7% anticipé auparavant, selon les dernières prévisions du gouvernement, qui prévoit ensuite "une décélération" en 2017.

afp/rp