Madrid (awp/afp) - La croissance du Produit intérieur brut (PIB) espagnol a légèrement ralenti au troisième trimestre, à 0,7% par rapport au trimestre précédent, mais reste forte sur un an selon les données provisoires publiées vendredi par l'Institut national de la statistique (INE).

Au deuxième trimestre, le PIB avait progressé de 0,8%. Sur un an, la hausse est de 3,2%, bien au-dessus de la moyenne de la zone euro, qui atteignait 1,6% en septembre, selon les derniers chiffres disponibles d'Eurostat.

Le chiffre de 0,7% correspond à la prévision publiée fin septembre par la Banque d'Espagne, qui avait justifié son estimation par la légère dégradation de la balance commerciale, en raison d'exportations un peu moins dynamiques qu'au deuxième semestre.

La banque centrale prévoyait que la hausse du troisième trimestre resterait cependant nourrie, comme au deuxième trimestre, par les dépenses des ménages et des entreprises, dans un contexte de forte croissance de l'emploi et de conditions financières très favorables", avec des taux d'intérêt très faibles.

Pour 2016, le gouvernement table sur une croissance de 2,9%, et la banque d'Espagne sur 3,2%.

La banque centrale estime que la croissance espagnole devrait ensuite ralentir à partir de 2017, à 2,3%, pour atteindre 2,1% en 2018, en raison de "la perte de puissance" des facteurs qui ont stimulé l'économie ces derniers temps, comme la baisse des prix du pétrole et des taux d'intérêt, ou la dépréciation de l'euro.

Les dépenses des ménages et des entreprises pourraient aussi ralentir.

L'Espagne a retrouvé la croissance en 2014 et son chômage, qui avait grimpé jusqu'à 27%, a été ramené à 18,9% au troisième trimestre, passant sous la barre symbolique des 20% pour la première fois depuis six ans.

Mais il est bien au-dessus de la moyenne de la zone euro (10,1%) et reste le pire résultat de l'UE derrière la Grèce.

La Commission européenne attend de l'Espagne qu'elle réduise son déficit budgétaire à 3,1% du PIB en 2017. Or, le budget provisoire transmis mi-octobre par Madrid prévoit un déficit de 3,6%.

Pour 2017, la Commission européenne attend donc de Madrid des économies correspondant à 0,5% du PIB, soit environ 5,5 milliards d'euros.

afp/buc