La Bosnie-Herzégovine a présenté aujourd'hui sa demande d'adhésion à l'Union européenne. Cette décision fait suite à des mois d'efforts acharnés déployés par les dirigeants du pays et reflète, selon nous, les aspirations du peuple de Bosnie-Herzégovine. C'est un grand jour pour nous tous: il y a vingt ans à peine s'écrivait l'une des pages les plus sombres de l'histoire européenne dans les Balkans. Nous célébrons aujourd'hui une nouvelle étape vers un continent uni et où règne la paix.
Par ces temps difficiles, l'unité est plus que jamais nécessaire. Alors que certains courants en Europe remettent en cause l'existence même de notre Union, la demande d'adhésion de la Bosnie-Herzégovine montre que nos peuples continuent à ressentir fortement le besoin d'avoir un continent européen uni.
La décision de déposer une demande d'adhésion appartient aux citoyens et au gouvernement de Bosnie-Herzégovine, et à eux seuls. Il n'en demeure pas moins que l'Union européenne a beaucoup investi, avec ses partenaires internationaux et les institutions financières internationales, dans le renforcement de la perspective européenne de la Bosnie-Herzégovine. Nous avons tous deux visité Sarajevo un mois seulement avant notre entrée en fonction en 2014. Au moment où les perspectives d'adhésion à l'UE étaient moroses pour la Bosnie-Herzégovine, nous avons décidé de renouveler l'approche de l'Union à l'égard de ce pays.
Cette nouvelle approche se fondait sur la décision de s'attacher en priorité à des questions concrètes, c'est-à-dire de remettre les citoyens au cœur de notre action. Ce choix était aussi pragmatique que symbolique: la raison d'être de notre Union est d'influer positivement sur la vie des citoyens.
Les réalisations obtenues au cours de l'année écoulée sur la base d'un vaste programme de réformes sont remarquables. De fait, nous ne serions pas ici aujourd'hui sans la volonté des dirigeants du pays. Le système politique du pays a répondu aux besoins des citoyens: tous les dirigeants et tous les niveaux de pouvoir ont coopéré pour tendre vers un objectif commun.
Nous devons tirer parti de la dynamique actuelle et continuer à travailler dur. Les réformes visant à améliorer la croissance économique et la justice sociale, l'état de droit et l'administration publique doivent être mises en œuvre. Le bon fonctionnement des institutions de la Bosnie-Herzégovine reste une priorité et devra notamment être assuré grâce à un mécanisme de coordination efficace et opérationnel concernant les affaires européennes. L'adaptation de l'accord de stabilisation et d'association effectuée à la suite de l'adhésion de la Croatie permettra à la Bosnie Herzégovine de normaliser ses relations commerciales avec l'Union. Le pays continuera à profiter des avantages du régime favorable de commerce et d'investissement tout en protégeant ses producteurs nationaux conformément à l'accord. Enfin, nous espérons que les autorités à tous les niveaux veilleront à régler les problèmes auxquels le pays est confronté en ce qui concerne son système judiciaire, dans un esprit de dialogue et de compréhension mutuelle.
Si certaines plaies doivent encore cicatriser, nous pouvons, ensemble, nous aider les uns et les autres à avancer sur le chemin de la réconciliation. Ensemble, nous pouvons construire une Europe plus forte, où toutes les communautés vivent côte à côte et coopèrent en surmontant leurs divisions ethniques, nationales et religieuses. Vingt ans après la guerre, il est temps pour nous tous d'aller de l'avant et de nous tourner vers un avenir commun au sein d'une Europe véritablement unie.

La Sté European External Action Service a publié ce contenu, le 15 février 2016 et est seule responsable des informations qui y sont renfermées. Les contenus ont été diffusés non remaniés et non révisés, le 17 février 2016 12:11:05 UTC.

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