BERLIN, 23 septembre (Reuters) - La montée en puissance des eurosceptiques en Allemagne pourrait affecter les coûts d'emprunt des Etats de la périphérie de la zone euro, estime mardi Standard & Poor's, alors qu'un sondage a fait ressortir un soutien sans précédent de la population allemande au parti Alternative pour l'Allemagne (AfD).

Fondé l'an dernier pour s'opposer aux plans de sauvetage des pays en difficulté de la zone euro, l'AfD n'a pas remporté suffisamment de voix l'an dernier pour siéger au Parlement fédéral. Mais il est entré depuis au Parlement européen et dans les assemblées régionales de trois des 16 Länder allemands.

Angela Merkel a exclu jusqu'à présent de mettre un coup de barre à droite pour endiguer la percée des eurosceptiques, mais S&P estime dans un rapport que la chancelière pourrait être amenée à durcir ses positions et à limiter son soutien aux Etats les plus fragiles de la zone euro pour récupérer des voix.

L'Allemagne est essentielle pour la lutte contre la crise de la dette en zone euro et a contribué à assurer la solvabilité des pays de la périphérie, écrit S&P dans son rapport.

Tout durcissement de la position de Berlin ébranlerait la confiance des investisseurs dans la dette souveraine des Etats du Sud, dit l'analyste de crédit Moritz Kraemer.

"Un changement de position pourrait contribuer à entraîner des conditions de financement moins favorables pour les Etats par rapport aux taux d'intérêt historiquement faibles sur les obligations souveraines que nous observons aujourd'hui", dit-il. (Klaus-Peter Senger, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)