Vue synthétique de l'actionnariat


Composition de l’actionnariat actuel de la marque au cheval cabré

La compagnie Ferrari est actuellement détenue à hauteur de 22.9% par la holding  Exor (appartenant à la famille du propriétaire historique de Fiat), à 9.7% par le fils du fondateur de Ferrari et en troisième position par le fonds américain T.Rowe price Group avec 7.3%. Les 60% restants sont repartis sur le marché entre divers actionnaires. Parmi ceux-ci, se retrouvent de nombreuses banques comme Goldman Sachs, Deutsche Bank, Crédit Suisse….



Une entrée en bourse plus « compliquée » qu’en apparence

Les investisseurs se sont-ils laissés embarquer dans la magie Ferrari ? A en juger par l'introduction en bourse, il pourrait sembler que oui. C'est en apparence un véritable succès puisque la maison-mère Fiat Chrysler Automobile a ouvert son capital à hauteur de 15% contre les 10% de cession de titres initialement envisagés. L’engouement était tel que le prix de l’action a été fixé au plus haut de la tranche envisagée. La première journée de cotation à New York s'est d'ailleurs soldée par un gain de près de 5.77% à 55 dollars. 

Pour autant, il convient de nuancer cette approche. En effet, en décortiquant la première séance de cotation de la valeur, il apparaît que l’ouverture s’est effectuée à 60 dollars dans un fort volume d’échange, soit +15% en préouverture du marché. L’action clôturera pourtant au plus bas à 55 dollars (+5.77%). C’est donc 10% de baisse. Paradoxalement, son plus haut historique aura été enregistré le jour de cette introduction à 60.97 dollars.


Open/High/Low/Close de la première séance boursière de Ferrari



Un business model tourné vers l’exclusivité mais qui peine à convaincre en Chine

Tout comme pour les marques de luxe, Ferrari joue la carte de la distinction et de la rareté. La production est en effet limitée à 7000 voitures par an. La marque de Maranello entend cependant passer à 9000 véhicules dès 2019… à des prix toujours supérieurs à 200.000 dollars.

Après le marché du Moyen-Orient, la marque cherche à capter des parts sur le marché de l’automobile de luxe en Chine. Un marché très porteur mais où la concurrence avec Bugatti, Lamborghini ou encore Porsche complique la donne. En effet, l’Empire du Milieu est actuellement le plus grand marché automobile au monde, avec le potentiel qui en découle et pourtant les ventes de Ferrari ont diminué de 22% en 2015. Certes, le marché chinois ne représente actuellement que 5% de ses ventes globales mais le manque de stratégie sur ce marché rend les opérateurs prudents. 


Graphique du cours de Ferrari (RACE) depuis son IPO en octobre 2015 à New York


A la vue du graphique ci-dessus, il s’opère distinctement un glissement progressif du titre, semaines après semaine. Le décrochage de Ferrari est véritablement intervenu au début de l’année 2016 (-30% en 6 semaines) avec un point bas enregistré mi-février à 32 dollars.

Une reprise s’est véritablement amorcée début mars, permettant au titre de reprendre une tendance haussière. Cependant, on constate une cassure de la borne basse de ce canal début mai, juste avant la publication du premier résultat trimestriel 2016.


Variation du titre Ferrari au cours du mois de février


Le mois de février souligne la forte activité des investisseurs, avec de forts volumes d’échanges enregistrés et des variations de cours importantes.
En effet, comme présenté par le graphique ci-dessus, l’action a perdu plus de 12% en une séance le 2 février avec plus de 6,3 millions de titres échangés (soit une variation de +531% par rapport à la séance de la veille). La faute à des résultats jugés décevants car malgré une légère hausse de son bénéfice net en 2015, c’est avant tout une dette de plus de 1.9 milliard d’euros (résultant de la réorganisation de Ferrari après sa scission en janvier avec Fiat Chrysler) et la présentation de « prévisions financières prudentes » pour 2016 qui a fait chuté le titre. Finalement, l’action a repris plus 10% lors de la séance du 3 et 4 février.

S’en suivra cinq séances consécutives de baisses à -3%, -4,6%,-5.5%,-2% et -3.8% (-19% cumulé) avant finalement de reprendre près de 21% en trois séances consécutives, grâce notamment à l’annonce de l’entrée du financier milliardaire américain George Soros (29ème fortune mondiale) au capital de la société mi-février. Les investisseurs ont massivement suivi le mouvement. Ce dernier a, en effet, acquis plus de 850.000 titres valorisés à 40,8 millions de dollars. Cette entrée au capital par le biais de son fonds « Soros Fund Management» représente actuellement 0.44% du capital de la marque italienne et lui permet de faire partie des principaux actionnaires de la compagnie. L’aura de cet investisseur est telle dans la communauté financière que son entrée au capital apparaît pour les opérateurs comme très positive et une marque de confiance envers Ferrari. Le titre s’est d’ailleurs apprécié de 9.7% à 39.1 dollars le jour de cette annonce. 



Les perspectives pour l’année 2016

Longtemps jugée trop chère par les investisseurs, la société qui affichait notamment l’un des PER le plus élevé du monde (3 fois supérieurs au standard du secteur automobile), devrait voir ce dernier revenir à l’orthodoxie, à près de 18.4 en estimé 2016 et même 16.8 en 2017.

Début mai, le constructeur italien a annoncé des résultats records pour le premier trimestre 2016, battant ainsi le consensus, avec une progression de ses bénéfices nets de 19% à 78 millions d’euros et des revenus en augmentationde 8.8% à 675 millions d’euros. A noter également l’augmentation du nombre de ventes de ses voitures (1882 unités contre 1635 lors du premier trimestre 2015) de plus de 15%.

Ferrari a donc dans la foulée relevé ses prévisions de bénéfice annuel et vise notamment pour 2016 un Ebitda ajusté d’au moins 800 millions d’euros contre 770 millions d’euros précédemment.