N'DJAMENA, 22 mars (Reuters) - Marine Le Pen a dit mercredi son intention de mettre un terme à la politique de la "Françafrique" en cas de victoire à l'élection présidentielle et d'abolir le franc CFA, la devise qui lie la France et ses anciennes colonies.

La présidente du Front national s'exprimait à la fin d'une visite de deux jours au Tchad où elle a rencontré le président tchadien Idriss Déby.

«Il n'y a qu'en venant et en expliquant que je peux passer au dessus des mensonges de mes adversaires politiques qui ne veulent pas que l'Afrique m'entende. Parce que je viens porter une condamnation de la politique de la 'Françafrique' qu'ils ont menée les uns et les autres. Je suis venue dire que je romprais avec cette politique», a déclaré la candidate d'extrême droite.

La "Françafrique" désigne la relation spéciale établie entre la France et ses anciennes colonies en Afrique subsaharienne sous la Ve République.

Elle a tenu des propos similaires au site lefigaro.fr.

"J'ai expliqué au président Déby que je n'entendais pas continuer cette politique de la 'Françafrique', faite d'ingérences et d'exigences de contreparties, parfois opaques", déclare-t-elle.

Le président français François Hollande et son prédécesseur Nicolas Sarkozy ont tous les deux promis de mettre fin aux pratiques liées à la "Françafrique", mais tous deux ont maintenu une forte implication de la France en Afrique, notamment en matière de sécurité.

Marine Le Pen, qui souhaite faire sortir la France de la zone euro, a aussi appelé à la fin du franc CFA, devise utilisée par une dizaine de pays d'Afrique centrale et de l'ouest et qui est liée à l'euro à un taux fixe garanti par le Trésor français.

«J'entends les plaintes des Etats africains qui considèrent par principe qu'ils doivent avoir leur propre monnaie et que le franc CFA est un inconvénient à leur développement économique", a déclaré la candidate du Front national. "Je suis tout à fait d'accord avec cette vision."

La candidate d'extrême droite a réaffirmé son intention de réduire l'immigration, mesure phare de son programme, notamment en luttant contre l'immigration clandestine.

«Parce que la France est souveraine, parce qu'elle a ses lois, parce que chacun qui vient dans un pays doit respecter ces lois, les étrangers qui vivent illégalement en France seront reconduits chez eux et les frontières françaises restaurées", a déclaré Marine Le Pen. (Madjiasra Nako et Joe Bavier; Danielle Rouquié pour le service français)