PARIS, 22 janvier (Reuters) - Les Français étaient appelés ce dimanche à choisir dans les urnes les deux personnalités qui s'affronteront au second tour de la primaire de la gauche en vue de la présidentielle, Manuel Valls, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg faisant figure de favoris.

Le Parti socialiste et ses alliés espèrent au moins 1,5 million à deux millions de votants pour créer une dynamique en faveur du vainqueur, que plusieurs sondages donnent pour l'instant cinquième du premier tour de la présidentielle.

"Je crois que malgré les discours ambiants, les Français vont avoir envie de saisir cette opportunité", a déclaré le candidat Vincent Peillon à la presse à son arrivée dans son bureau de vote parisien.

Arnaud Montebourg, qui a voté en Saône-et-Loire, s'est quant à lui dit "confiant", estimant que la présidentielle était accessible à la gauche. "Le peuple de gauche n'est pas englouti, n'a pas disparu", a-t-il dit à la presse, se félicitant d'une forte mobilisation des électeurs, alors même que les premières estimations de participation à ce scrutin n'étaient pas connues.

Plus de quatre millions de personnes ont participé en novembre à la primaire de la droite et du centre remportée par François Fillon. En octobre 2011, 2,7 millions d'électeurs, selon le PS, avaient voté à la "primaire citoyenne" qui avait désigné François Hollande.

Un peu plus de 7.500 bureaux de vote ont ouvert dimanche matin à 09h00 (08h00 GMT) dans toute la France. Ils fermeront à 19h00. Les premiers chiffres de participation seront connus à la mi-journée.

NE PAS SONNER LE GLAS DU PS

Les bons scores dans les sondages d'Emmanuel Macron, ancien ministre de l'Economie qui a refusé de participer à la primaire, et de Jean-Luc Mélenchon, qui n'y participe pas non plus, perturbe depuis des semaines la campagne des socialistes.

Dans un entretien au Journal du dimanche, Jean-Luc Mélenchon estime d'ailleurs qu'un désistement du vainqueur de la primaire organisée par le PS en sa faveur ou en celle d'Emmanuel Macron "fait partie des probabilités".

Tous les prétendants ont toutefois promis d'oeuvrer au rassemblement de la gauche, en excluant de se retirer au bénéfice d'un de ces deux candidats.

"Le PS existera après la présidentielle. Ce n'est pas un score électoral qui fait l'avenir définitif d'un parti", estime dans un entretien publié samedi par Le Parisien le Premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis.

"Je trouve qu'on sonne le glas du PS trop tôt. Un parti ne disparaît pas comme cela. Il peut se disloquer. Mais s'il reste uni, il a toujours des chances de se ressourcer."

Outre les trois favoris, les quatre autres candidats en lice pour cette consultation sont l'ancien ministre Vincent Peillon (PS), la radicale de gauche Sylvia Pinel, l'écologiste François de Rugy et Jean-Luc Bennahmias (Front démocrate).

Les deux finalistes se retrouveront pour un ultime débat télévisé mercredi avant le second tour dimanche prochain. (Chine Labbé, avec Elizabeth Pineau et Jean-Baptiste Vey; édité par Henri-Pierre André)