PARIS, 19 mars (Reuters) - La tirade de Benoît Hamon contre "le parti de l'argent" lors de son meeting de Bercy avait des allures de "Bourget réchauffé", a déclaré Emmanuel Macron, en référence au grand rassemblement de François Hollande lors de la campagne 2012.

Le candidat socialiste, qui s'en est pris notamment au chef de file d'En Marche !, a dénoncé "le parti de l'argent (qui) a trop de candidats dans cette élection".

"Ce parti de l'argent a plusieurs noms, plusieurs visages, il a même plusieurs partis", a-t-il ajouté comme en écho à François Hollande qui, cinq ans plus tôt, avait dénoncé la finance, un "ennemi" qui n'a "pas de nom et pas de visage".

Prié de réagir sur France 2, Emmanuel Macron a estimé que "ça fait un peu Bourget rechauffé".

"Quand on a quelque chose à dire aux Français, quand on a un projet, on le dit, on est positif. Moi, je ne perds pas la moitié ou le tiers de mon temps dans mes rassemblements à invectiver les autres candidats", a-t-il ajouté.

"Les sous-entendus, c'est toujours très mauvais. On sert à ce moment-là les intérêts des plus sournois, les extrêmes", a ajouté Emmanuel Macron.

Interrogé sur les affaires, il a répondu qu'il était "suffisamment responsable pour ne me pas lancer dans un tel combat si j'avais quoi que ce soit à me reprocher".

"Il y a beaucoup d'attaques, beaucoup d'insinuations et là- dessus, je vais être très clair : je n'ai rien à me reprocher", a-t-il encore dit, en déclarant que son patrimoine avait fait l'objet de vérifications du fisc et de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique à plusieurs reprises.

Il n'a pas voulu confirmer que le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, était sur le point de le rejoindre, soulignant qu'il revenait à l'intéressé de dire ce qu'il ferait.

Mais il a ajouté aussitôt : "Jean-Yves Le Drian est un responsable politique pour lequel j'ai du respect et avec lequel j'ai de la proximité. Ce qu'il a lui-même fait en Bretagne est extrêmement cohérent avec ce que je conduis au niveau national (...) je pourrais tout à fait travailler avec Jean-Yves Le Drian."

A la question de savoir sur quelle majorité il s'appuiera s'il est élu, Emmanuel Macron a invoqué la "cohérence" des Français.

"S'ils votent pour moi, ils me donneront une majorité six semaines plus tard (aux législatives de juin) et donc j'aurai une majorité parlementaire pour pouvoir gouverner", a-t-il assuré.

(Yann Le Guernigou, édité par Eic Faye)