* Mélenchon ne donne aucune consigne de vote pour le 7 mai

* Dupont-Aignan annonce qu'il votera pour Le Pen

* Le président par intérim du FN écarté pour négationnisme présumé

* Jean-Marie Le Pen critique l'hommage au policier "homosexuel"

PARIS, 28 avril (Reuters) - A neuf jours du second tour de l'élection présidentielle, la journée de vendredi a été marquée par plusieurs revers pour la candidate Marine Le Pen, rattrapée par des accusations portant sur la part d'histoire la plus polémique du Front national.

Seul l'appel de Nicolas Dupont-Aignan, le président du mouvement souverainiste Debout la France, à voter pour la dirigeante d'extrême droite au second tour de l'élection présidentielle le 7 mai, lui a apporté une éclaircie.

L'autre finaliste de la course à l'Elysée, Emmanuel Macron, a rappelé le "devoir de mémoire" lors d'une visite pleine de symboles à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), dont la population a été massacrée par la division SS Das Reich, en juin 1944. et

Dans la matinée, le Front national a annoncé le retrait de sa présidence par intérim de Jean-François Jalkh, mis en cause pour des propos négationnistes présumés en lien avec des citations du théoricien Robert Faurisson concernant notamment l'usage du gaz Zyklon B dans les chambres à gaz nazies.

Il est remplacé par le maire FN d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), Steeve Briois.

Autre coup dur pour la dirigeante d'extrême droite, familial celui-là : les critiques de son père, le fondateur du FN Jean-Marie Le Pen, sur l'hommage national rendu mardi à Xavier Jugelé, qui célébrait selon lui davantage "l'homosexuel" que "le policier" assassiné sur les Champs-Elysées le 20 avril par un présumé djihadiste.

Tout cela va dans le sens d'Emmanuel Macron, qui s'efforce de mobiliser les électeurs indécis en désignant Marine Le Pen comme l'héritière des ennemis de la République, de la dirigeante du Front national.

AUBRY VOTERA MACRON

Malgré ses appels aux électeurs "insoumis" de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen n'a engrangé que le soutien de Nicolas Dupont-Aignan, alors que les sondages lui donnent toujours environ dix points de retard sur Emmanuel Macron, malgré un léger tassement ces dernières 24 heures.

L'appel de la candidate, dans une vidéo, à "faire barrage" au candidat d'En Marche ! est resté lettre morte.

Faisant fi des critiques sur sa position jugée dangereuse par les opposants au FN, le candidat de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a répété qu'il ne donnerait aucune consigne de vote pour le second tour.

"Je vous appelle à cheminer, à vous mettre en mouvement et à rester unis", a-t-il déclaré à ses électeurs sur YouTube, ajoutant qu'il allait "sans doute diriger la manoeuvre pour les élections législatives" des 11 et 18 juin prochains.

Malgré les profondes divisions au sein de son mouvement quant à une éventuelle consigne de vote en vue du second tour, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan a franchi le pas vendredi en annonçant qu'il avait conclu un accord de gouvernement avec Marine Le Pen et qu'il appelait à voter pour Marine Le Pen.

"Nous avons signé un accord de gouvernement avec une évolution de son programme", a déclaré le président de Debout la France sur France 2, quelques heures après avoir rencontré Marine Le Pen dans un appartement du XVIIe arrondissement de Paris. "L'enjeu c'est de sauver la France."

A l'orée d'un week-end d'entre-deux-tours où chaque coup, chaque mot, chaque image comptera, Emmanuel Macron a quant à lui engrangé un soutien clair de la part de la maire socialiste de Lille, Martine Aubry.

Très critique avec l'ancien banquier ces derniers mois, cette tenante de l'aile gauche du PS a repoussé toute accusation d'atermoiements la concernant en déclarant sur RTL qu'elle voterait "bien sûr", pour Emmanuel Macron.

Le député pyrénéen Jean Lassalle, qui a recueilli dimanche 1,21% des voix, a fait quant à lui savoir qu'il voterait blanc le 7 mai, appelant ses électeurs "à la résistance" dans un communiqué. (Elizabeth Pineau, avec Service France, édité par Yves Clarisse)