PARIS, 23 janvier (Reuters) - Manuel Valls a accusé lundi Benoît Hamon, son adversaire au second tour de la primaire organisée par le Parti socialiste, d'entretenir un rapport "ambigu" avec la laïcité et "la lutte contre le communautarisme".

L'ancien chef du gouvernement poursuit l'offensive lancée dès dimanche contre son ex-ministre, arrivé en tête du premier tour avec plus de quatre points d'avance (35,86% contre 31,22% selon des résultats quasi définitifs).

"Je défendrai (...) une vision de la laïcité que je veux incarner, la lutte contre le communautarisme. Lui, Benoît Hamon, est ambigu sur ces questions", a déclaré Manuel Valls au journal de 20h00 de TF1.

"Je défendrai notamment l'égalité entre les femmes et les hommes. On ne peut pas souffrir de la moindre ambiguïté quand, par exemple, des femmes sont interdites d'espaces et de lieux publics", a-t-il ajouté.

Le candidat à l'investiture présidentielle faisait là allusion à des déclarations de Benoît Hamon qui a notamment invoqué, le mois dernier, des facteurs sociaux plutôt que religieux pour expliquer les relations hommes-femmes dans des cafés d'une commune de Seine-Saint-Denis.

Comme il l'avait déjà fait durant la campagne d'avant-premier tour, Manuel Valls a également dénoncé le volet économique du programme de son concurrent, qui se traduirait selon lui par "plus d'impôts et la ruine de notre budget".

"Je soutiendrai en effet la société du travail, le pouvoir d'achat, la création d'emplois face à une autre vision de la gauche que je respecte mais qui n'est pas, je crois, la bonne pour le pays", a-t-il insisté.

"Comme je défendrai aussi une société de la règle et de la norme. Benoît Hamon propose la dépénalisation, la légalisation des drogues douces, il n'a pas voté tout une série de textes en faveur de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme. Moi, je défends l'autorité, la sécurité", a-t-il encore dit.

Avant le second tour prévu dimanche prochain, Manuel Valls doit combler un retard d'autant plus important que Benoît Hamon bénéficie du ralliement d'Arnaud Montebourg, arrivé troisième avec 17,3% selon les résultats encore provisoires. (Simon Carraud, édité par Jean-Stéphane Brosse)