Ces chiffres n'apporteront guère de réconfort au ministre des Finances George Osborne, qui doit présenter le mois prochain son projet de budget pour l'exercice 2013-2014.

L'agence Moody's a privé vendredi Londres de sa note Aaa en arguant de la faiblesse des perspectives de croissance, qui compromet selon elle les objectifs du gouvernement en matière d'assainissement des finances publiques.

"Cela souligne vraiment que la trajectoire de la croissance est, dans le meilleur des cas, mauvaise et qu'elle pourrait même chuter", a déclaré David Tinsley, économiste de BNP Paribas.

"Le fait que l'investissement des entreprises soit si faible et qu'il ait en plus été révisé à la baisse pour le troisième trimestre, est également décevant", a-t-il ajouté.

Au quatrième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 0,3% par rapport aux trois mois précédents, un chiffre conforme à la première estimation.

SOUTENIR LA CROISSANCE

Par rapport aux trois derniers mois de 2011, le PIB a toutefois augmenté de 0,3% alors que l'estimation initiale le donnait inchangé.

La consommation des ménages s'est améliorée de 0,2% d'un trimestre sur l'autre alors que les exportations reculaient de 1,5% et les importations de 1,2%.

"Avec la montée des tensions politiques dans la zone euro en raison du résultat des élections italiennes, une confiance des consommateurs en berne en Grande-Bretagne, les signes d'un maintien de la faiblesse de l'activité bancaire et la réticence des entreprises à investir (...) aucune des principales explications de la faiblesse de la croissance n'a été surmontée", a de son côté commenté Chris Williamson, de Markit.

La fragilité de l'économie britannique est au coeur des préoccupations des responsables monétaires britanniques.

L'un d'entre eux, Paul Fisher, a déclaré mardi que la Banque d'Angleterre (BoE) pourrait devoir acheter de la dette publique britannique en quantité modérée mais pour une période prolongée afin de soutenir la production.

Son collègue Charles Bean a de son côté jugé mercredi que la banque devait s'ouvrir à de nouvelles idées pour surmonter des difficultés économiques qui viennent s'ajouter à une inflation qui demeure supérieure aux objectifs.

Dans le secteur des services, qui représente près des trois quarts du PIB britannique, la production a diminué de 0,1% au quatrième trimestre après avoir progressé de 1,2% lors des trois précédents mois.

Les économistes interrogés par Reuters prévoient pour l'instant une croissance de 0,2% sur les trois premiers mois de cette année, ce qui permettrait en théorie d'éviter une récession, définie comme deux trimestres consécutifs de baisse du PIB.

Les enquêtes auprès des directeurs d'achats menées en janvier ont reflété une croissance de l'activité du secteur des services, qui regroupe les trois quarts de l'activité économique, ainsi qu'un redressement dans le secteur manufacturier et une baisse de l'activité de la construction.

Marc Angrand et Nicolas Delame pour le service français, édité par Dominique Rodriguez

par Olesya Dmitracova et Li-mei Hoang