PARIS (awp/afp) - Repues d'une belle année et contentées par les banques centrales, la Bourse de Paris et ses voisines européennes devraient entrer ces deux prochaines semaines dans la traditionnelle léthargie de fin d'année, sauf à être perturbées par la réforme fiscale américaine.

"Les marchés ont beaucoup monté cette année et arrivent à court de catalyseurs", a souligné auprès de l'AFP Wilfrid Galand, responsable de la stratégie marché chez Neuflize OBC.

"Le marché a été très tonique cette année, encore plus aux Etats-Unis qu'en Europe", a abondé Christophe Donay, responsable de l'allocation d'actifs et de la recherche macroéconomique chez Pictet Wealth Management.

Aussi, "peut-être que le +rally+ (mouvement d'achat) de fin d'année a eu lieu un peu plus tôt que les autres années, et que nous sommes donc en phase d'attente pour savoir ce qui peut relancer les choses", a estimé M. Galand

D'autant, qu'"à la fin de la semaine prochaine, le calendrier de l'année 2017 sera quasiment écoulé" même si les indices d'inflation en zone euro seront évidemment très suivis, a-t-il jugé.

En Allemagne non plus le marché n'aura pas grand-chose à se mettre sous la dent, à l'exception de l'indice de confiance des entrepreneurs Ifo, et du baromètre GfK du moral des consommateurs.

Quant aux discussions sur le Brexit et leur impact possible sur la livre britannique, elles seront mises entre parenthèses pendant les fêtes après le sommet de Bruxelles de ce vendredi, lequel a lancé la seconde phase des négociations sur les relations commerciales entre le Royaume-Uni et l'UE.

- Quid de la réforme fiscale ? -

Pour autant, les jeux ne semblaient pas encore totalement faits pour 2017, en raison de l'incertitude pesant toujours sur l'adoption de la réforme fiscale aux Etats-Unis.

"Nous pensions que cette réforme fiscale allait entrer en vigueur très rapidement mais nous nous rendons compte qu'il y a encore des points de discussion et que le dernier mètre semble délicat" alors que la majorité républicaine s'est encore réduite, a relevé M. Galand.

Dans la mesure où "c'est la première grande réforme de cette législature, si elle ne voit pas le jour, ce serait probablement une déception pour les marchés", qui pourraient avoir du mal à retrouver des moteurs par la suite, a-t-il poursuivi.

Mais à l'inverse, pour M. Donay, "en cas de vote favorable à des baisses d'impôts aux Etats-Unis, cela peut donner encore de l'élan au marché".

Un second souffle que le marché a peiné à trouver cette semaine malgré une actualité riche du côté des banques centrales, avec notamment les dernières réunions de politique monétaire de l'année pour la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale américaine (BCE).

"Finalement, tant sur la Fed que sur la BCE, le marché a eu ce qu'il attendait, à savoir une hausse des taux côté Fed et des commentaires toujours très prudents de la part de la BCE" qui a laissé ses taux inchangés, a jugé M. Galand.

"L'inflation aujourd'hui reste relativement faible et cette faiblesse pousse la BCE à rester dans un ordre accommodant, ce qui laisse le marché dans son statu quo", a commenté pour sa part M. Donay.

Mais avant de pouvoir ouvrir les cadeaux au pied du sapin, les investisseurs devront aussi se pencher sur les élections régionales en Catalogne, prévues le 21 décembre, même si le risque semblait assez cantonné.

"Aujourd'hui nous sommes plutôt dans une logique de problème interne à l'Espagne, pas dans une logique systémique", estimait M. Galand, ce qui expliquait que le sujet ne focalisait pas particulièrement l'attention du marché.

Sauf surprise de dernière minute, rien ne devrait donc empêcher les Bourses européennes de goûter à la trêve des confiseurs.

bur-jra/lem/ef/az