De Trump à Macron, en passant par le Brexit, les surprises politiques ont été nombreuses ces derniers mois et leur impact sur le comportement des investisseurs a parfois été important. Mais, selon Andrew Howard, responsable de la recherche ESG chez Source, ces éléments inattendus pourraient bien devenir la norme dans un monde en transition : "Les renversements de situation et la victoire des outsiders sont devenus si habituels que les marchés boursiers ont appris à se préparer aux impacts qui sont, par conséquent, devenus plus discrets", constate-t-il.

Pour l'expert, trois grandes tendances sont observables dans le champ politique, qui risque d'avoir un impact sur la rentabilité des entreprises et doivent donc être appréhendées le mieux possible par les investisseurs.

D'abord, l'environnement politique global est de plus en plus fragmenté, couvrant un éventail plus large de problèmes, dans lequel le pouvoir peut migrer rapidement d'un groupe à l'autre.

Ensuite, continue Andrew Howard (Source), les défis économiques continuent de s'accroître avec des gouvernements qui ont de plus en plus de mal à équilibrer leurs comptes. "Les réductions de taxes et les programmes de dépenses sont valorisants dans les groupes de discussion, mais à long terme, nous risquons d'en bénéficier de moins en moins. A terme, un transfert de coûts des comptes publics vers les comptes privés apparaît inévitable", avertit le responsable de la recherche ESG de Source.

Enfin, Andrew Howard observe une divergence entre les intérêts des affaires et de la politique. Au Royaume-Uni par exemple, "on est passé de sujets largement favorables aux entreprises (comme la création d'emplois) à d'autres qui s'avèrent préjudiciables (comme la réduction de l'immigration)".