(Actualisé avec conférence de presse, Moody's, cours de clôture)

par Danilo Masoni et Valentina Za

MILAN, 24 février (Reuters) - Le groupe italien Finmeccanica va céder au japonais Hitachi ses activités dans le ferroviaire et la signalisation, une opération susceptible d'atteindre 1,9 milliard d'euros qui lui permettra de réduire sa dette de 15% et de se concentrer sur son coeur d'activités, la défense et l'aérospatiale.

Hitachi, de son côté, va renforcer sa présence en Europe pour y concurrencer l'allemand Siemens ou le français Alstom, après avoir déjà basé ses activités ferroviaires à Londres l'an dernier.

Finmeccanica, dont l'Etat italien est actionnaire, cherchait depuis quatre ans à se séparer de sa filiale déficitaire dans le ferroviaire, AnsaldoBreda, et de sa participation de contrôle dans Ansaldo, société de signalisation ferroviaire, rentable pour sa part.

Des scandales de corruption et des interférences politiques ont toutefois retardé l'opération, ce qui a amené les agences de notation à dégrader sa dette de 4,1 milliards d'euros au rang d'actif spéculatif. Ses coûts de financement ont en conséquence augmenté, ce qui a pesé sur sa compétitivité.

Mardi, Moody's a estimé que la vente annoncée des activités de transport aurait un effet positif en terme de crédit.

L'accord avec Hitachi, dont Finmeccanica attend qu'il réduise sa dette de 600 millions d'euros, devrait renforcer aux yeux des investisseurs la capacité de l'administrateur délégué Mauro Moretti à mettre en oeuvre son plan stratégique.

Mauro Moretti a été nommé à ce poste l'an dernier par le président du Conseil, Matteo Renzi, pour mener la restructuration du groupe.

LES OBJECTIFS 2015 DEVRAIENT ÊTRE REVUS EN HAUSSE

Mardi, il a expliqué que la cession à Hitachi allait permettre au groupe de revoir à la hausse ses objectifs financiers pour cette année et il s'est dit certain qu'elle se traduirait par une amélioration de sa notation financière.

La cession sera menée à bien en juin ou en juillet "si nous faisons du bon travail", a-t-il précisé lors d'une conférence de presse.

Le plan stratégique présenté en janvier aux investisseurs vise à ramener la dette sous 3,5 milliards d'euros d'ici 2017 en se retirant de projets non rentables, voire en vendant la filiale américaine DRS Technologies.

Hitachi va débourser 36 millions d'euros pour reprendre AnsaldoBreda.

Le groupe japonais va surtout verser 9,65 euros par action pour acquérir la part de 40% de Finmeccanica dans Ansaldo STS , sa cible prioritaire dans cet accord, soit une prime de 9,2% par rapport au cours de clôture de lundi. Il va aussi lancer une offre obligatoire pour acquérir le reste du capital de cette société et, si tous les actionnaires minoritaires l'acceptent, le coût de l'opération s'élèvera à un peu plus de 1,9 milliard d'euros.

L'action Finmeccanica a progressé après l'annonce de l'accord, dont des sources avaient déjà fait état lundi, avant de se retourner dans la matinée. Elle a terminé la séance en repli de 0,91% à 10,87 euros après avoir gagné plus de 6% la veille. (Bertrand Boucey pour le service français, édité par Marc Angrand)

Valeurs citées dans l'article : Hitachi, Ltd., Alstom, Finmeccanica SpA, Ansaldo STS SpA, Siemens AG