NATIONS UNIES, 2 décembre (Reuters) - Michael Flynn a reconnu vendredi avoir demandé à la Russie d'oeuvrer, à la fin de 2016, en faveur d'un report d'un vote aux Nations Unies qui visait Israël mais des diplomates ont dit que l'éphémère conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump ainsi que Jared Kusher, gendre et conseiller du président américain, avaient contacté d'autres pays à cet effet.

Au cours des heures qui ont précédé le vote du 23 décembre 2016 du Conseil de sécurité de l'Onu, qui compte 15 membres, Michael Flynn avait également appelé les missions de l'Uruguay et de la Malaisie aux Nations Unies, ont précisé ces diplomates.

Jared Kushner s'est de son côté entretenu avec Kim Darroch, ambassadeur de Grande-Bretagne aux Etats-Unis.

Ces efforts menés pour influencer ces pays ont eu lieu avant que le président élu Donald Trump, connu pour ses positions pro-israéliennes, ne soit officiellement investi le 20 janvier.

Michael Flynn et Jared Kushner ne sont pas parvenus à leurs fins puisque le Conseil de sécurité a, le 23 décembre 2016, adopté par 14 voix pour et une abstention - celle des Etats-Unis - une résolution demandant l'arrêt des constructions visant à la colonisation par Israël de la Cisjordanie.

Le jour précédent le vote, Israël avait demandé en vain aux Etats-Unis, alors encore dirigés par l'administration Obama, d'opposer leur veto à la résolution, présentée par l'Egypte.

Un responsable israélien avait alors dit à Reuters que des responsables du pays avaient contacté l'équipe de transition de Donald Trump à un "niveau élevé" pour lui demander de l'aide.

Selon les documents de justice publiés ce vendredi, un membre de cette équipe de transition, que des sources ont par la suite identifié comme étant Jared Kushner, a donné à Michael Flynn l'instruction d'entrer en contact le 22 décembre avec des représentants de gouvernements étrangers, dont la Russie, pour les convaincre de demander le report du vote sur le projet de résolution égyptien.

Ce jour-là et le suivant, Michael Flynn s'était entretenu avec l'ambassadeur de Russie aux Etats-Unis Sergueï Kislyak.

La loi Logan de 1799 interdit à tout citoyen américain non-habilité - ce qu'était à l'époque Donald Trump, Jared Kushner et Michael Flynn, de négocier avec des puissances étrangères. (Michelle Nichols, Benoit Van Overstraeten pour le service français)