Berenberg propose de "monétiser le beau jeu" en s'intéressant à quatre clubs européens cotés en bourse. Les trois premiers parce qu'ils ont une "académie" et le quatrième pour un alignement de planètes en cours. "L'inflation sur le marché des joueurs de football n'a cessé de s'accroître depuis la dernière décennie, avec une croissance annuelle moyenne de 18%", expliquent les analystes Trion Reid et Anna Patrice, qui mettent cette impressionnante progression sur le compte de la hausse des revenus générés par les clubs et sur la rareté des talents.

Dans le même temps, l'évolution des coûts de formation d'un jeune footballeur n'a pas connu une telle inflation. Pour rester très mathématique, ce décalage offre un écart intéressant pour les clubs formateurs. La plupart du temps, ces infrastructures sont développées sous forme d'académie, où les garçons et les filles sont entraînées dès leur plus jeune âge. Elles sont chères à mettre en place et mettent du temps à porter leurs fruits, mais la récompense est souvent à la hauteur. Pour donner une idée des grands équilibres, Berenberg estime que les coûts de fonctionnement annuels d'une académie sont de l'ordre de 15 M€, mais que les joueurs qui en sortent sont capables de générer des transferts de plus de 100 M€.

L'OL valorisé 3,85 EUR l'action

Fort de ce constat, le bureau d'études allemand a démarré à l'achat le suivi de l'AFC Ajax, du Borussia Dortmund et de l'Olympique Lyonnais Groupe à l'achat. Il a aussi démarré la couverture de la Juventus à conserver, car le club turinois "offre une proposition différente, avec le changement structurel qui s'annonce dans la ligue des champions et le départ du très onéreux Cristiano Ronaldo".

Berenberg démarre donc le suivi de l'OL avec un avis positif et un objectif de cours de 3,85 EUR, en partant du principe que le groupe est en mesure de capter la différence entre coût de formation et prix de vente des jeunes sportifs. Les analystes apprécient aussi la diversification de l'entreprise, avec d'une part l'écosystème liée au stade et d'autre part les investissements dans le basketball, le soccer ou l'eSport. Sans oublier l'équipe féminine, notoirement sous-monétisée en dépit d'une trajectoire modèle.

A l'AFC Ajax, la formation est réputée depuis longtemps déjà pour alimenter en solides joueurs l'équipe première. Comme le club revient sur le devant de la scène européenne, c'est une excellente vitrine. L'académie de l'Ajax est largement sous-évaluée, selon les calculs de Berenberg, qui place l'objectif de cours à 32 EUR.

De la même façon, le Borussia Dortmund a une tradition de repérage de jeunes talents, revendus par la suite. L'avis est là encore positif avec un objectif de cours de 12 EUR. Le groupe peut aussi bénéficier de l'accroissement de sa notoriété en Allemagne et en-dehors des frontières.

Enfin, la "vieille dame" de Turin bénéficie d'une recommandation à conserver avec un objectif à 0,80 EUR. Le bureau d'études pense que le club a certes fait un beau coup en signant Cristiano Ronaldo, mais pense que le risque est élevé sur la star portugaise, qui n'a plus 20 ans et qui coûte cher au club. En attendant d'y voir plus clair, Berenberg se met en position d'attente.

Pour un aperçu plus large des clubs de football en bourse, relisez "en bourse, le football marque souvent contre son camp", publié l'année dernière.