New York (awp/afp) - Ford a annoncé mercredi de solides résultats trimestriels, en raison d'un faible taux d'imposition, mais ses prévisions annuelles ont refroidi Wall Street, inquiète du ralentissement du marché automobile américain.

Jim Hackett, le nouveau PDG ayant remplacé Mark Fields en mai, a promis de présenter un plan stratégique à l'automne pour relancer le constructeur automobile, dont le titre est en berne à Wall Street depuis le début de l'année malgré une euphorie boursière générale.

Le bénéfice net a augmenté de 3,7% à 2 milliards de dollars lors des trois mois achevés fin juin, pour un chiffre d'affaires de 39,85 milliards de dollars, en hausse de 0,93%.

Ce profit est dû à un taux d'imposition de 10% contre 30% anticipé par les marchés, ce qui a permis de limiter l'impact de la hausse des coûts des matières premières dont l'acier.

La marge bénéficiaire a toutefois diminué à 5,9% contre 7,7% au deuxième trimestre 2016, pâtissant de grosses promotions sur les pickups (camionnettes à plateau) et SUV (4X4 de loisirs) en Amérique du nord (Etats-Unis, Canada et Mexique). Cette dernière région concentre le gros des bénéfices car elle a dégagé un résultat d'exploitation de 2,2 milliards de dollars, en baisse cependant de 500 millions sur un an.

En Europe, Ford a vu son bénéfice d'exploitation diminuer de 379 millions de dollars pour s'afficher à 88 millions de dollars, principalement à cause du Brexit et des coûts liés au lancement de nouveaux produits dont la nouvelle Ford Fiesta.

La sortie prévue du Royaune-Uni de l'Union européenne devrait continuer à peser sur la rentabilité pour le reste de l'année, a averti le groupe automobile qui s'attend à un bénéfice 2017 inférieur à celui dégagé en 2016 sur le Vieux Continent.

" Plus rapide" -

L'annonce de ces résultats intervient au moment où observateurs et experts anticipent la première baisse des ventes de voitures aux Etats-Unis depuis 2009, en raison d'une saturation du marché après deux années record d'affilée.

Si General Motors a annoncé mardi des résultats meilleurs, le constructeur automobile s'est engagé à réduire sa production au second semestre pour s'adapter à la nouvelle donne et diminuer ses stocks.

Ford a décidé pour sa part de relever son bénéfice par action annuel à 1,85 dollar, contre 1,65 dollar anticipé précédemment. Les analystes l'attendent, eux, aux alentours de 1,51 dollar en moyenne.

Ce relatif optimisme repose essentiellement sur le fait que le groupe de Dearborn (Michigan, nord-est) espère payer beaucoup moins d'impôts comparé à 2016. Son taux d'imposition devrait être de 15%, soit la moitié des projections précédentes (30%).

Mais le bénéfice d'exploitation, c'est-à-dire avant impôts, devrait être "légèrement" inférieur aux 9 milliards de dollars visés auparavant par Ford. En 2016, il était de 10,4 milliards de dollars.

A Wall Street, le titre Ford reculait de 1,55% à 11,09 dollars vers 15H15 GMT. Il a perdu 6% depuis le début de l'année, alors que l'indice financier S&P 500, le plus suivi par les investisseurs, a gagné environ 10% sur la même période.

Jim Hackett a promis de révéler un plan stratégique à l'automne pour balayer les doutes des marchés sur l'avenir du groupe automobile, fondé il y a 114 ans.

Réduction des coûts, simplification de la chaîne de prise de décisions, investissements assumés dans les voitures autonomes et électriques seraient les principales pistes en étude, selon des analystes.

"Nous allons être plus rapides et plus déterminés dans nos décisions concernant les secteurs où nous voulons être et comment gagner", a déclaré M. Hackett à des analystes, lors d'une conférence téléphonique.

Il a été reproché à son prédécesseur d'avoir tardé à investir dans la voiture autonome et surtout d'avoir hésité à prendre le train du "tout-électrique".

Ford a annoncé mercredi abandonner ses projets de produire la nouvelle génération de la Ford Focus en Amérique du sud. En juin, le groupe avait déjà décidé de transférer du Mexique vers la Chine la fabrication de la Focus destinée au marché nord-américain.

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