À Paris, le CAC 40 a chuté de 173,60 points, soit 3,40%, à 4.925,43 points, sa plus mauvaise performance depuis le 29 juin et sa deuxième séance la plus mauvaise depuis novembre 2011. Le Dax allemand a sombré de 3,27% et le Footsie britannique a perdu 1,40%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 lâchait 3,35% et le FTSEurofirst 300 2,69%.

A Wall Street, le Dow Jones perdait 1,3% au moment de la clôture des places européennes.

Tombée mercredi à son plus bas niveau depuis l'été 2011, à 6,4510 pour un dollar, la monnaie chinoise a perdu plus de 4% depuis l'annonce inattendue mardi d'une dévaluation, faisant craindre à certains une nouvelle guerre des monnaies qui pourrait déstabiliser l'économie mondiale.

La publication d'une nouvelle série d'indicateurs macroéconomiques chinois décevants a accentué les craintes sur le ralentissement de la deuxième économie mondiale.

Comme mardi, les valeurs particulièrement exposées au marché chinois ont été sous pression. L'indice des biens personnels et domestiques, notamment alimenté par le compartiment du luxe, a accusé la plus forte baisse sectorielle européenne en perdant 4,14%, devant celui de l'automobile (-4,03%). Aucun des grands indices sectoriels n'a fini en hausse.

Parmi les valeurs du luxe, LVMH a cédé 5,46% et Richemont 4,21%. Dans l'automobile, Daimler a rendu 4,87%, Fiat Chrysler 6,46% et PSA Peugeot Citroën 4,94%.

SECTEUR BANCAIRE ATTAQUÉ

"On restait sur un beau parcours mais c'est en train de se défaire très vite", commente Rupert Baker, vendeur actions chez Mirabaud Securities. "Ce n'est pas le moment d'acheter des valeurs de l'automobile ou du luxe."

Le secteur bancaire a également été attaqué avec des reculs de plus de 4% pour CS Group, Deutsche Bank et ING.

Plus forte baisse du FTSEurofirst 300, l'allemand Henkel a chuté de 8,97% après des prévisions de croissance organique qui ont déçu et sur fond d'inquiétudes sur ses ventes en Chine, même si le fabricant de produits de grande consommation s'est voulu rassurant sur ce point.

Son concurrent anglo-néerlandais Unilever a de son côté abandonné 6,31%, plus forte baisse de l'EuroStoxx 50, à la suite d'un abaissement de recommandation de Goldman Sachs qui conseille désormais de vendre.

Sur le marché des changes, les devises des pays émergents fléchissent, de l'Indonésie au Brésil, les investisseurs craignant que leurs banques centrales ne suivent l'exemple de la Chine.

Le dollar a reculé face à un panier de devises de référence, avec la baisse des rendements des obligations américaines et des interrogations qui ressurgissent sur le calendrier du resserrement monétaire attendu aux Etats-Unis. L'euro est repassé au-dessus du seuil de 1,11 dollar pour la première fois en trois semaines et le dollar a perdu 0,5% face au yen, sa plus forte baisse depuis plus d'un mois.

Le rendement de la dette allemande à deux ans a touché un plus bas record à -0,29% et celui des obligations du Trésor américain à dix ans a touché un plus bas de plus de trois mois à 2,045%.

Les cours des matières premières sont restés pénalisés par les inquiétudes autour de la Chine et l'indice CRB Thomson Reuters, qui agrège les prix de 19 ressources de base, évolue non loin de creux inédits depuis 2003.

L'affaiblissement du dollar et des taux longs a cependant porté le cours de l'or au comptant à un plus haut de trois semaines à 1.123 dollars l'once. Le métal fin, en hausse pour la cinquième séance consécutive, a rebondi de plus de 3% depuis son plus bas de cinq ans et demi de 1.077 dollars touché fin juillet.

(Avec Sudip Kar-Gupta à Londres, Myriam Rivet et Véronique Tison pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

Valeurs citées dans l'article : LVMH, PEUGEOT, Unilever, Henkel AG & Co KGaA, Unilever plc