* 600 à 1.000 manifestants à Toulouse, 1.200 à Nantes

* Au moins 12 interpellations à Toulouse, huit à Nantes

TOULOUSE/NANTES, 22 novembre (Reuters) - Des rassemblements contre "la répression étatique" et les "violences policières" ont dégénéré samedi après-midi en affrontements avec les forces de l'ordre à Toulouse et donné lieu à au moins huit interpellations à Nantes.

A Toulouse, un rassemblement non autorisé a réuni 600 à 1.000 personnes, qui protestaient contre le barrage de Sivens (Tarn) et la mort d'un jeune militant écologiste, Rémi Fraisse, tué par une grenade offensive le 26 octobre, sur ce site, lors de heurts avec des gendarmes.

Les manifestants brandissaient des banderoles proclamant "Posez les armes et plantez des arbres" ou "Un meurtre n'est pas une bavure, Remi n'est pas un cas isolé".

Les affrontements ont démarré vers 16h30 dans le quartier Saint-Cyprien après que les manifestants ont été repoussés hors du centre-ville. Les premières grenades lacrymogènes ont été tirées par les forces de l'ordre pour disperser les manifestants qui tentaient de déborder leur dispositif.

Des poubelles ont été incendiées, du mobilier urbain et des distributeurs automatiques dégradés et, selon la préfecture, au moins une douzaine de personnes ont été interpellées.

Plus de 400 policiers et gendarmes avaient été mobilisés. La préfecture a fait état de deux blessés légers parmi les forces de l'ordre. Le gros du rassemblement s'est dissous vers 18h00.

Une première manifestation, autorisée, avait réuni le matin à Toulouse dans le calme environ 450 personnes à l'appel des Verts, de l'extrême gauche et des syndicats FSU et Solidaires.

Reçue par le directeur de cabinet du préfet, une délégation a demandé l'abandon du projet de barrage, suspendu sine die par le conseil général du Tarn le 31 octobre.

POUBELLES INCENDIÉES À NANTES

Les 1er et 8 novembre, deux rassemblements avaient déjà dégénéré en affrontements violents avec les forces de l'ordre et 35 personnes avaient été interpellées. À ce jour, deux d'entre elles ont été libérées sans poursuite, six ont été condamnées à des peines de prison en première instance et l'instruction est toujours en cours pour les autres.

A Nantes, une autre manifestation "contre la répression étatique et les violences policières" a rassemblé quelque 1.200 personnes, selon la police.

Elles protestaient notamment contre la décision du parquet de Nantes de faire appel de la remise en liberté conditionnelle d'un manifestant arrêté le 22 février lors d'une manifestation contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-landes (Loire-Atlantique), condamné le 1er avril à un an de prison pour des jets de projectiles sur les forces de l'ordre.

Les manifestants, partis du Palais de justice, ont été contraints de faire le tour du centre-ville, toutes les artères menant aux rues commerçantes étant fermées par de nombreux CRS et gendarmes mobiles.

Hormis quelques jets de projectiles et des poubelles incendiées, aucun dégât majeur n'était à déplorer en fin d'après-midi. La préfecture a pour sa part annoncé huit interpellations "à ce stade".

(Johanna Decorse à Toulouse et Guillaume Frouin à Nantes, édité par Emmanuel Jarry)