* Castaner promet un mouvement vigilant à l'égard du gouvernement

* Il souhaite une multiplication des initiatives et propositions

* Il promet de faire preuve d'ouverture pour les élections

PARIS, 19 novembre (Reuters) - Elu triomphalement samedi à la tête de la République en marche (, Christophe Castaner promet dans le Journal du Dimanche de "retrouver l'âme" du mouvement qui a permis à Emmanuel Macron d'être élu à la tête de l'Etat.

"Ces derniers mois, nous avons commis des erreurs", admet le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement.

"On a désincarné le mouvement, on a donné limpression d'abandonner les militants. Nous sommes tous passés à autre chose: Emmanuel Macron est devenu président, les personnalités emblématiques sont devenues ministre ou député. Trop de choses ont été laissées de côté", explique-t-il.

Selon lui, LREM "aurait dû être un meilleur relais de l'action gouvernementale" et n'a pas été "assez en soutien" de ses adhérents. "Ma première priorité, c'est donc de retrouver l'ADN du mouvement: ouvert, libre, bienveillant, proche des territoires et utile aux citoyens."

Pour être utile, le mouvement doit s'emparer de quelques grandes causes à définir et les accompagner, comme l'égalité entre femmes et hommes, la préservation de l'environnement sur un territoire donné ou une cause médicale, estime-t-il.

"Je veux qu'on sorte du champ réservé des partis traditionnels. Je veux que mille initiatives, mille fleurs fleurissent partout en France", ajoute-t-il, paraphrasant le slogan de la "Campagne des cent fleurs" dans la Chine maoïste.

En 1956, Mao Zedong avait invité les Chinois à donner libre cours à leurs opinions par ces mots : "Que cent fleurs s'épanouissent !" Mais cette relative liberté d'expression avait été de très courte durée et suivie par une répression féroce et les grandes purges de la Révolution culturelle.

Christophe Castaner annonce son intention de faire un tour de France des départements à la rencontre des militants de LREM.

"Il nous faudra choisir les thèmes de la politique gouvernementale sur lesquels le mouvement peut-être en interaction. Je veux des mobilisations sur les grands sujets", poursuit ce soutien de la première heure d'Emmanuel Macron.

ÉLECTIONS ET OUVERTURE

"Le mouvement aura vocation à faire des propositions (...) Mais il aura aussi vocation à être la vigie du gouvernement. Si les choses dérapent ou ne vont pas assez loin, on devra le dire. Pas de propagande chez nous!" jure encore l'ex-élu socialiste.

"Sil fallait un barde pour chanter les louanges du gouvernement, je ne serais pas celui-là."

Concernant les prochaines élections européennes, il dit vouloir envoyer une équipe dune dizaine de personnes dans tous les pays européens discuter avec les partis républicains.

"Mon objectif n'est pas de trouver des accords minimum mais des objectifs sur cinq, dix ou 15 grandes propositions d'Emmanuel Macron pour, au lendemain des européennes, changer cette Europe. Je ne veux pas des copains mais des alliés pour changer l'Europe", explique-t-il.

Au maire Les Républicains de Bordeaux, Alain Juppé, qui propose de constituer "un grand mouvement central" à la faveur des prochaines élections européennes, il répond :

"Si pour l'Europe on peut conforter le dépassement politique, je dis banco. Mais je prévois qu'en bout de course il n'y aura qu'une seule liste ambitieuse pour l'Europe."

Enfin, pour les élections municipales de 2020, il promet là encore de faire preuve d'ouverture.

"Il y a des endroits où nous présenterons des listes LREM, avec des gens nouveaux et d'autres endroits où des équipes sortantes sont légitimes à vouloir travailler avec nous, et réciproquement", explique-t-il.

"Je refuse de m'enfermer dans une posture, d'expliquer que tous ceux élus avec le PS ou LR sont nuls ou incompétents. Si les sortants ont un bilan, on l'évalue. S'ils n'ont pas de bilan, on proposera une nouvelle politique." (Emmanuel Jarry)