PARIS, 8 octobre (Reuters) - Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius se rendra dimanche en Républicaine centrafricaine pour faire le point sur la situation dans ce pays plongé dans le chaos depuis le printemps, a-t-on appris mardi de source diplomatique.

La France devrait déposer et faire voter dans "les prochains jours" un projet de résolution devant le Conseil de sécurité de l'Onu afin d'accentuer le soutien au Bureau intégré des Nations unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (Binuca), a précisé cette source.

Depuis que les rebelles nordistes de la coalition Séléka ont pris par la force la capitale et déposé le président élu François Bozizé en mars, la Centrafrique s'enfonce chaque jour un petit peu plus dans la crise.

Quatorze personnes ont trouvé la mort ces derniers jours dans des heurts entre des chrétiens et des musulmans, qui seraient soutenus militairement par la Séléka, à Bangassou, une ville isolée de l'est du pays située à quelque 750km de la capitale Bangui ( ).

Selon les Nations unies et des organisation de défense des droits de l'homme, les deux camps se sont rendus coupables depuis mars d'exactions pouvant être assimilées à des crimes de guerre.

Face à la dégradation de la situation, l'Union africaine envisage de déployer une force de paix de 3.600 hommes sous le nom de Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique) incorporant la force régionale de 1.100 soldats déjà présente sur le terrain. Mais la force de l'UA a peu de chances d'être opérationnelle d'ici l'an prochain.

Outre la résolution qui devrait être présentée cette semaine, Paris a également l'intention de faire adopter une deuxième résolution qui apporterait un soutien de l'Onu à une force menée par l'Union africaine qui deviendrait ensuite une mission de maintien de la paix sous l'égide de l'Onu.

Les intentions françaises pourraient toutefois se heurter à des réticences au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, notamment sur la question du financement et de l'encadrement des missions.

Selon une source diplomatique française, plusieurs options militaires sont actuellement sur la table. Paris, qui dispose de 450 soldats déployés autour de l'aéroport de Bangui, pourrait faire passer son contingent à 1.200 dans le cadre d'une sécurisation rapide menée sous mandat de l'Onu, ou le faire passer à 750 soldats dans le cadre d'une opération de soutien à la Misca.

La France pourrait enfin décider de maintenir ses 450 soldats, prêts à réagir rapidement en cas de besoin. (John Irish, avec Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)