MARSEILLE, 30 mars (Reuters) - Près d'un million d'euros ont été soutirés à la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) par une trentaine de personnes qui ont indûment perçu d'importantes indemnités durant près d'un an, a-t-on appris lundi auprès de la police.

Vingt-neuf personnes ont été mises en examen, dont sept écrouées, pour escroquerie en bande organisée.

"C'est une affaire inédite par son ampleur et le système mis en place, avec des sociétés sans activité, des salariés fictifs et des gérants de paille", dit le commissaire Eric Antonetti, chef du groupement d'intervention régional qui a mené l'enquête.

Les organisateurs présumés ont ouvert cinq sociétés de conseil, une à Paris et quatre à Marseille, dont les seules activités ont été d'embaucher des salariés fictifs rapidement mis en congé maladie ou en accident de travail.

Les enquêteurs poursuivent leurs investigations pour déterminer si des médecins sont à l'origine des faux arrêts de travail utilisés pour tromper les organismes sociaux.

Le recrutement des salariés fictifs se faisait le plus souvent par connaissance, mais aussi par l'intermédiaire d'un rabatteur qui sévissait dans les bars de Marseille.

Au total, une trentaine de personnes âgées de 20 à 55 ans ont participé à l'escroquerie, au détriment des CPAM de Paris, des Bouches-du-Rhône et des Alpes-Maritimes.

"Le système fonctionnait sur le principe des rétro-commissions, les salariés fictifs reversant entre 30 et 50% des indemnités perçues aux trois organisateurs", a détaillé le chef de la sûreté départementale, Emmanuel Kiehl.

L'escroquerie a duré près d'un an et a été dévoilée par des contrôles renforcés mis en place par la Caisse, dont l'attention a été attirée par les montants excessifs des indemnités versées sur la base de salaires fictifs de 5.000 a 10.000 euros.

"Les protagonistes menaient grande vie au détriment de la Sécurité sociale, c'est ce qui les a perdus", résume Eric Antonetti, selon qui des objets de valeur et des voitures de luxe ont été saisis. (Jean-François Rosnoblet, édité par Emmanuel Jarry)