BORDEAUX, 23 mai (Reuters) - Deux mineurs de 16 et 17 ans ont été mis en examen mercredi pour le meurtre d'un homme d'origine burkinabé, battu à mort vendredi dans un parc de Pau (Pyrénées-Atlantiques), a dit à Reuters la procureure de la République Cécile Gensac.

Les deux adolescents, d'origine azerbaïdjanaise pour l'un, tchétchène pour l'autre, ont été placés en détention provisoire après avoir été mis en examen pour homicide volontaire, a dit la magistrate.

Ils avaient été placés en garde à vue lundi avec un troisième mineur, finalement mis hors de cause.

Selon les témoignages recueillis par les enquêteurs, une altercation a éclaté vendredi vers 19h00 au pied de la caserne des pompiers entre la victime, âgée de 32 ans, et des jeunes du quartier.

Un des agresseurs a violemment projeté le jeune homme contre le mur de la caserne, qu'il a heurté de la tête avant de tomber au sol, où les plus violents de ses assaillants ont continué à lui porter des coups.

Il a été retrouvé inconscient. Malgré l'intervention du Samu et des pompiers, le décès a été constaté en fin de journée.

Selon des témoins, la victime venait régulièrement jouer au football dans le quartier Saragosse. Une première altercation, dont le motif n'a pas été établi, l'avait opposé à des jeunes du quartier la veille des faits, a ajouté la procureure.

D'origine burkinabé mais de nationalité française, la victime était arrivée il y a quelques semaines à Pau pour se rapprocher de sa famille et avait trouvé un travail.

Connu des services de police de la région parisienne, le jeune homme était sous contrôle judiciaire. La procureure a cependant déclaré qu'aucun élément ne permettait de faire un lien entre ses activités passées et l'agression de vendredi. "A ce jour, le motif n'est pas établi", a-t-elle dit.

Les deux adolescents mis en examen n'ont pas d'antécédents judiciaires. Ils ont reconnu leur présence sur les lieux. Un seul a admis avoir porté des coups mais il a démenti avoir laissé la victime pour morte. L'enquête se poursuit pour identifier d'autres participants à cette rixe. (Claude Canellas, édité par Emmanuel Jarry)