(Actualisé avec parquet)

PARIS, 20 novembre (Reuters) - Des journalistes et spécialistes du renseignement ont émis jeudi des doutes sur le fait que le Français Mickael Dos Santos soit le deuxième djihadiste français apparaissant sur une vidéo d'un groupe de tueurs de l'Etat islamique (EI).

L'un d'eux, David Thomson, reporter à RFI et France 24, a dit avoir trouvé un démenti du jeune homme, alias Abu Uthman, sur son nouveau compte Twitter et que cinq sources au sein de l'EI lui ont assuré que ce n'était pas lui, mais un Syrien.

Le parquet de Paris a annoncé mercredi que des "indices précis et concordants" avaient permis d'identifier Mickael Dos Santos sur la vidéo mettant en scène l'exécution de l'Américain Peter Kassig ainsi que de 18 prisonniers syriens.

Il a précisé jeudi s'en tenir à son communiqué, soulignant qu'il n'avait "pas parlé d'identification formelle mais d'indices précis et concordants". "L'enquête se poursuit", a-t-on indiqué.

Plusieurs spécialistes n'ont pas été convaincus par les premiers éléments fournis par les autorités.

"Après vérification, je maintiens mes doutes sur la participation de Mickael Dos Santos à la vidéo d'exécution de l'EI", écrit le chercheur Romain Caillet sur son compte Twitter.

Sur France Info, il a jugé curieux que le jeune homme qu'on présente comme Mickael Dos Santos "s'exprime dans un arabe parfait, sans aucun accent".

David Thomson, qui avait émis les mêmes doutes, a expliqué avoir trouvé un démenti sur le dernier compte Twitter du djihadiste. "J'annonce clairement que ce n'est pas moi présent dans la vidéo", peut-on lire.

Wassim Nasr, journaliste à France 24, évoque aussi la couleur des yeux. "Mickael Dos Santos avait les yeux clairs et sur la vidéo ils sont marrons", dit-il sur son compte Twitter. (Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)