PARIS, 29 mai (Reuters) - L'ancien Premier ministre et candidat à la primaire de la droite et du centre pour la présidentielle de 2017, François Fillon, a appelé dimanche à interdire les "fan zones", ces lieux de rassemblement prévus au coeur des villes hôtes de l'Euro 2016 de football.

Le ministre de l'Intérieur a fait savoir cette semaine que ces fan zones seraient maintenues "sauf événement ou menace circonstanciée".

Ces espaces clos, où sont attendus sept à huit millions de visiteurs du 10 juin au 10 juillet, ne font pas l'unanimité.

Certains responsables politiques y voient une cible potentielle pour des assaillants, six mois après les attentats du 13 novembre, surtout depuis que le directeur général de la sécurité intérieure a évoqué le scénario d'une "campagne terroriste caractérisée par le dépôt d'engins explosifs dans des lieux où est rassemblée une foule importante".

Les fan zones, "c'est une folie (...) Il faut les interdire", a estimé dimanche François Fillon sur France 2.

"Il fallait maintenir l'Euro (...) mais maintenant, il faut quand même comprendre qu'on est dans un état d'urgence, et dans un état d'urgence, on ne laisse pas des centaines de milliers de personnes se rassembler tous les soirs sous la Tour Eiffel."

Le Premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a reconnu dimanche que "tout le monde" était "inquiet" à propos de ces fan zones.

"Dans les jours qui viennent, (Manuel Valls) va faire une communication là-dessus", a-t-il dit dans "Le Grand Jury" RTL-Le Figaro-LCI.

A Matignon, on souligne que le Premier ministre "doit évoquer le sujet avec les représentants des groupes politiques lors de la réunion de suivi de l'état d'urgence."

Environ 90.000 personnes, dont 42.000 policiers et 30.000 gendarmes, seront mobilisées pour assurer la sécurité de l'Euro.

Le coût des mesures destinées à assurer la sécurité des fan zones a été réévalué à 24 millions d'euros. (Chine Labbé, avec Elizabeth Pineau)