(Avec déclaration complémentaire)

PARIS, 16 décembre (Reuters) - Le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, "a son tempérament" mais "apprend les contraintes" du pouvoir, déclare Emmanuel Macron dans une interview accordée à France 2, qui en a diffusé un extrait samedi soir.

"Moi je souhaite très profondément qu'il reste (au gouvernement) et qu'il agisse", dit le chef de l'Etat, qui nie que son ministre de l'environnement ait mis sa démission dans la balance lors d'arbitrages délicats.

"Jamais", assure Emmanuel Macron dans cette interview qui sera intégralement diffusée dimanche soir sur France 2. "Il est utile au pays."

Depuis sa nomination, il y a sept mois, l'ex-animateur de télévision est le poil à gratter du gouvernement sur toutes les questions relatives à l'environnement, de la réduction de la part du nucléaire dans le mix énergétique au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, dont il est un opposant résolu.

Mais il a aussi dû accepter que le gouvernement en rabatte sur certains engagements, comme le rythme de la fermeture de centrales nucléaires. Au point que des commentateurs politiques s'interrogent régulièrement sur son avenir de ministre.

"Nicolas Hulot, il a son tempérament, c'est un engagé", dit le chef de l'Etat. "C'était un grand reporter de la cause écologique et ensuite il a été un activiste."

"Là il apprend aussi les contraintes de l'exercice politique et de la décision", poursuit Emmanuel Macron. "C'est qu'on est tous les jours les mains dans la glaise et que ça ne peut pas être parfait du jour au lendemain."

"Mais c'est un inquiet. C'est pour ça que je l'ai choisi, parce que j'ai besoin de gens qui vivent dans le creux de leur ventre la nécessité de changer, de prendre des décisions, d'aller les expliquer et de faire", ajoute-t-il.

"Je ne veux pas des gens qui soient assis et contents d'être ministres. Je veux des gens qui agissent. Lui il agit, il est inquiet, il n'est jamais satisfait." (Emmanuel Jarry)