PARIS, 21 février (Reuters) - Le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, a enfoncé le clou mercredi sur l'absence de toute "cagnotte" dans les finances publiques, à l'heure où le gouvernement est confronté à une offensive sur les conséquences de sa politique sur le pouvoir d'achat des Français.

"Il n'y a pas de cagnotte", a-t-il répété trois fois de suite en rendant compte de l'exécution du budget 2017 de l'Etat devant la Commission des Finances de l'Assemblée nationale, "je l'ai bien cherchée (...) je ne l'ai pas trouvée".

"Lorsque nous avons un pays qui a 2.200 milliards d'euros de dettes, qui emprunte chaque jour un demi-milliard sur les marchés financiers et qui perd 2.115 euros par seconde, on ne peut pas considérer qu'il y a une cagnotte cachée", a-t-il dit.

"Notre pays dépense chaque année 25% de plus qu'il ne reçoit, cela fait 40 ans que ça dure, ça ne peut plus durer", a ajouté Gérald Darmanin.

Le déficit du budget de l'Etat pour 2017 est ressorti à 67,8 milliards d'euros, un montant plus faible que prévu initialement (69,3 milliards) par la précédente majorité et nettement en deçà des 74,1 milliards attendus par le gouvernement dans le collectif budgétaire de fin d'année, sous l'effet d'une activité dynamique qui a dopé les recettes fiscales en fin d'année.

Alors que les anticipations de croissance pour 2018 dépassent les objectifs du gouvernement, avec la possibilité que ce scénario se reproduise, des voix se sont élevées dans la majorité pour desserrer les contraintes pesant sur les dépenses afin de répondre aux inquiétudes sur le pouvoir d'achat.

Certains ont notamment réclamé que le rétablissement de l'exonération de cotisations sociales sur les heures supplémentaires prévu dans le courant du quinquennat soit mis en oeuvre de façon anticipée.

Pour Gérald Darmanin, "il est maintenant tout à fait possible, avec une grande affirmation, que ces résultats (budgétaires) positifs confortent le gouvernement dans son objectif historique" de ramener le déficit public sous 3% de du PIB en 2017, le résultat devant être connu d'ici la fin mars.

Mais "nous allons continuer à travailler parce que nous ne sommes pas dans un moment où nous pensons que 2,8 ou 2,9% de déficit règlent définitivement le problème français".

S'agissant de la dette publique, il a indiqué qu'elle ne devrait pas théoriquement pas baisser avant 2020, alors que le ministre de l'Economie et des Finances a exprimé récemment son intention de la voir diminuer dès cette année en proportion de la richesse nationale.

"C'est à partir de 2020 que la dette va commencer à décroître et, si nous avons une continuité de croissance, une continuité de recettes et de baisse de la dépense publique; peut-être avant", a-t-il dit. (Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)