PARIS, 25 janvier (Reuters) - Plusieurs responsables de la gauche du Parti socialiste et du Front de gauche se sont réjouis dimanche de l'arrivée en tête des législatives grecques du parti de la gauche radicale Syriza, qui envoie selon eux un signal au reste de l'Europe.

Syriza, qui s'est engagé à renégocier la dette publique avec les créanciers internationaux, arrive largement en tête des élections législatives anticipées dimanche en Grèce, avec entre 35,5 et 39,5% des voix, selon les premiers sondages à la fermeture des bureaux de vote.

"La victoire de Syriza (est) une chance pour la Grèce mais aussi pour L'Europe. Elle offre un point d'appui à tous ceux qui veulent changer l'Union Européenne", écrit sur Twitter le député PS Emmanuel Maurel, représentant de l'aile gauche du parti.

Dans un communiqué, son collègue Pouria Amirshahi estime que Syriza et ses alliés "déverrouillent la situation politique européenne".

"Le dogme de l'austérité, fondé sur l'absurdité de la dette dont une part n'est ni remboursable ni légitime, est désormais ouvertement remise en cause par l'un de ses Etats membres", dit-il. "Il est temps pour la France de poser, avec la Grèce aujourd'hui et l'Espagne demain, les bases d'une autre cohérence économique."

C'est en Grec que l'ancien ministre de l'Education nationale Benoît Hamon partage la même idée sur le site de microblogging.

Jean-Luc Mélenchon, qui dit travailler en France à une alliance avec les écologistes sur le modèle de Syriza, a déclaré sur BFM TV avoir le sentiment "d'un moment historique."

"C'est un grand soir démocratique", a-t-il dit.

"C'est une page nouvelle pour l'Europe", a-t-il ajouté. "Peut-être que nous tenons l'occasion de refonder l'Europe."

Sur BFM TV, le secrétaire national du Parti communiste Pierre Laurent s'est également dit "ravi" de ces résultats provisoires, y voyant un espoir pour "tous ceux qui, en Europe, refusent les politiques d'austérité".

Une victoire de Syriza, en tête des sondages depuis plusieurs mois, constitue une première dans la zone euro avec la possible constitution d'un gouvernement ouvertement opposé aux contreparties exigées par l'Union européenne et le Fonds monétaire international pour sauver le pays de la faillite.

Cela constitue également un changement de cap significatif après les mesures annoncées par la Banque centrale européenne (BCE) visant à injecter de très importantes liquidités dans les économies ayant adopté la monnaie unique. (Chine Labbé)