PARIS, 12 août (Reuters) - La question d'une démission du secrétaire général de l'Elysée Alexis Kohler, visé cette semaine par de nouveaux soupçons de conflit d'intérêts, ne se pose pas, a indiqué dimanche la présidence.

"Il y a une enquête en cours, sans mise en examen, donc il n'y a pas de raison d'évoquer le sujet d'une démission", a-t-on dit à Reuters.

L'association Anticor a annoncé mercredi le dépôt d’une plainte complémentaire contre Alexis Kohler pour "prise illégale d’intérêts" à la suite de la publication par Mediapart de nouveaux éléments sur les rapports entre ce proche conseiller d'Emmanuel Macron et le groupe de croisières MSC.

Selon le site d’information, l’actuel numéro deux de l’Elysée a approuvé entre 2010 et 2012 des contrats à venir entre une filiale de MSC, fondé et dirigé par les cousins de sa mère, et le grand port maritime du Havre (GPMH) où il siégeait au sein du conseil de surveillance.

Citant les procès-verbaux du conseil de surveillance de GPMH, Mediapart affirme également qu’Alexis Kohler, qui siégeait alors en tant que représentant de l’agence des participations de l’Etat (APE), "n’a jamais informé les autres membres du conseil de ses liens familiaux avec l’armateur italo-suisse".

La première plainte d'Anticor, déposée fin mai pour "prise illégale d’intérêt" et "trafic d’influence" après de premières révélations de Mediapart, avait déclenché l’ouverture d’une enquête préliminaire par le Parquet national financier (PNF) au début du mois de juin.

Alexis Kohler a fait savoir en juin, via l’Elysée, qu’il avait toujours tenu sa hiérarchie informée de ses liens personnels avec l’entreprise MSC (Mediterranean Shipping Company) et a dénoncé un "soupçon totalement infondé". Emmanuel Macron a pour sa part défendu son conseiller, loué pour sa "probité exemplaire". (Marine Pennetier, édité par Caroline Pailliez)